Décidément, le football italien restera toujours attaché à ce jeu stérile, sans concrétisation. Comme on pouvait s’y attendre, ce premier duel italo-italien à ce stade de la compétition n’a pas offert un spectacle inoubliable et les défenses des deux formations qui se connaissent par cœur ont largement pris le pas sur les attaques. Une finale qui promettait du bon spectacle compte tenu de la valeur des deux équipes italiennes et de la panoplie de stars qu’ils rassemblent. Ce n’est que grâce aux tirs au but (3-2) que le Milan AC a remporté la Ligue des Champions devant la Juventus de Turin mercredi soir au stade Old Trafford de Manchester.
Les deux équipes avaient fait match nul 0-0 à l’issue du temps réglementaire et des prolongations. Même pas un petit but d’or. Mais c’est le gardien brésilien qui aura été l’homme du match. Le succès des Milanais, ils le doivent surtout à Dida, leur portier, qui a stoppé trois tirs alors que Serginho, Alessandro Nesta et enfin Andreï Chevtchenko ont trompé Gianluigi Buffon, l’excellent gardien turinois. La Juventus vient de rater sa troisième finale consécutive depuis son sacre continental en 1996. Toutefois il faut reconnaître que le Milan s’est créé beaucoup plus de bonnes occasions et s’est vu refuser un but en début de rencontre.
Le club de Silvio Berlusconi n’a donc pas volé sa victoire face au champion d’Italie, qui partait pourtant en position de favori après avoir éliminé le tenant du titre, le Real Madrid, en demi-finale. Très vite, les Milanais ont démontré qu’ils étaient plus entreprenants et plus décidés. S’appuyant sur leur vivacité et leur maîtrise technique, ils devenaient les plus dangereux. Sur un ballon perdu au milieu du terrain, Rui Costa plaçait une double accélération. Son centre relayé par Filippo Inzaghi atterrissait finalement dans les pieds d’Andreï Chevtchenko qui, après s’être mis en position de tir, trompait le portier turinois Gianluigi Buffon (8e). Mais l’arbitre allemand Markus Merk refusait le but estimant que Rui Costa, hors-jeu au moment de la frappe, avait pu gêner Buffon (8e).
La Juventus répliquait immédiatement par une tête que David Trezeguet ne cadrait pas (10e). Maîtres de jeu, les compagnons de Paulo Maldini continuaient de dominer la « Vieille Dame» de Turin. Clarence Seedorf, omniprésent depuis le début du match, pouvait servir Inzaghi dont la reprise de la tête au ras du poteau gauche était repoussée par Buffon au prix d’une parade exceptionnelle (17e). Puis le même Buffon, pris à contre-pied sur un tir de Rui Costa, était plutôt chanceux de voir la balle passer de peu à côté de la cage (38e).
Sans son accélérateur habituel du milieu de terrain, Pavel Nedved, suspendu, et malgré la grosse activité d’Edgar Davids, la Juventus avait du mal à toucher ses attaquants.
Rentré après la pause atteinte sur le score de 0-0, Antonio Conte était tout près de signer son arrivée mais sa reprise de la tête sur un centre de Del Piero fracassait la barre transversale (47e). Le Milan AC pouvait aussi se montrer pressant mais Paolo Maldini (59e) puis Inzaghi (75e) ne cadraient pas leur reprise de la tête.
L’arbitre allemand, M. Merk doit être un fin connaisseur de la manière de jeu italien. Il ne sifflait que rarement les interminables accrochages et frottements des joueurs des deux équipes. Sans quoi, il n’y aurait pas eu de jeu du tout avec un arrêt toutes les 30 secondes.
La première prolongation avec le but en argent ne donnait rien, pas plus que la seconde avec deux équipes épuisées incapables d’aller chercher collectivement un résultat. Il fallait en venir à la séance des tirs au but où Dida s’illustrait en stoppant trois tirs alors que son homologue turinois ne pouvait en arrêter que deux. Le Milan AC a ainsi renoué avec le palmarès neuf ans après son dernier sacre.