La décision du G-14 est tombée tel un couperet. Les 18 clubs les plus puissants du Vieux Continent refusent de prendre part au Championnat du monde des clubs, prévu en juin 2005. Les magiciens du ballon rond européen imputent leur refus à la profusion des compétitions qui ne fait, estiment-ils, que surcharger un calendrier déjà lesté d’une nuée de rendez-vous footballistiques. Cette décision paraît d’autant irréversible qu’elle a été adoptée à l’unanimité. «Notre décision est définitive, car nous estimons suffisant le nombre d’épreuves existant actuellement», ont tenu à préciser, à l’AFP, Karl-Heinz Rummenigge et Jaime Orti, portes-parole du G-14 et présidents respectifs du Bayern de Munich et de Valence. Karl-Heinz Rummenigge a également fait part à l’agence de presse espagnole Efe de la satisfaction des membres par les compétitions actuelles. « Nous ne souhaitons pas alourdir davantage le calendrier », a-t-il souligné.
Le boycott du Championnat du monde des clubs aura, ainsi, de lourdes conséquences sur le sort de la compétition d’une part. D’autre part, les conséquences se répercuteront sur la décision de la FIFA. En effet, l’instance universelle de football avait, récemment, décidé de relancer cette compétition à laquelle six clubs représentant les six continents sont supposés participer. Il est à rappeler que le Championnat du monde des clubs a vu le jour en l’an 2000. Les Corinthians du Brésil s’étaient alors imposés lors de cette première édition. On se souvient également que Manchester United est allé jusqu’à bouder la Coupe d’Angleterre pour être de la partie. C’est dire le prestige qui enveloppait cette compétition. À telle enseigne que l’engouement qu’elle suscitait était capable de faire renoncer des clubs à leurs propres compétitions nationales. Cette première édition n’avait, malheureusement, pas eu de suite. L’organisation de la seconde édition en Espagne avait, tout simplement, été avortée suite aux déboires financiers de l’ISL – société de commercialisation de la FIFA qui prenait en charge l’événement – qui se sont soldés par sa faillite pure et simple.
Créé en 1998, le G-14 englobait 14 clubs à ses débuts. Il s’agit des clubs espagnols du Real Madrid et du FC Barcelone, les clubs allemands Bayern Munich et Borussia Dortmund, la France était présente grâce à l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain. L’Angleterre était représentée par Manchester United et Liverpool, tandis que la Juventus de Turin, l’AC et l’Inter Milan représentaient l’Italie, l’Ajax et le PSV Eindhoven ambassadeurs des Pays-Bas alors que le FC Porto était le porte-drapeau portugais. En août 2003, le G-14 a élargi son cercle à quatre nouveau membres, en l’occurrence l’Olympique Lyonnais, Valence, Arsenal et le Bayer Leverkusen. Le G-14 n’a cependant pas modifié sa désignation initiale.
Par ailleurs, en dépit du poids qu’il est susceptible représenter sur la scène footballistique internationale, le G-14 demeure, toutefois, non-reconnu par la FIFA, qui ne lui accorde aucune légitimité.