L’Egypte a terminé en tête du groupe A en battant la Côte d’Ivoire samedi (3-1) et s’est offert un chemin a priori plus aisé que les Eléphants en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football, un stade que n’a pas réussi à atteindre le Maroc, éliminé sans gagner et sans marquer. Au Caire, les Pharaons ont sans doute évité un gros problème.
Cette place de premier n’a en effet rien d’anecdotique puisqu’elle devrait leur permettre de contourner l’équipe en forme du moment, le Cameroun, qui, sauf exploit de la RD Congo, devrait terminer en tête du groupe B. Une feinte que n’ont pas réussie à exécuter les Ivoiriens. Si les deux premiers matches des Egyptiens, face à la Libye et au Maroc, avaient laissé entrevoir bien trop de faiblesses pour pouvoir espérer concurrencer les autres mastodontes de la compétition, le dernier les a rassurés.
D’autant que les Egyptiens ont joué sans leur star Mido, blessé et sorti après 20 minutes de jeu. Mais, portés par leur public qui a l’air de commencer à croire en son équipe, ils n’ont jamais faibli, prouvant qu’ils montent en puissance. "Mes joueurs ont fait un excellent match qui méritait d’être la finale", a même estimé Shawki Gharib, l’entraîneur-adjoint de l’Egypte. En revanche, le moins que l’on puisse dire, c’est que les Ivoiriens, en trois matches, ont laissé une impression mitigée. Douloureux vainqueurs du Maroc et de la Libye, ils n’ont pas réussi à lever les doutes qui les assaillent depuis leur entrée dans cette CAN.
Les Eléphants sont apparus bien trop courts face aux Egyptiens, et ont confirmé leur difficulté à jouer sous pression. Henri Michel, croyant visiblement peu à un exploit de la RD Congo dimanche, est déjà sûr d’affronter les Lions indomptables en quarts de finale. "On tombe contre le Cameroun… De toute façon dans cette compétition, à ce niveau, on doit être prêt à affronter tout le monde", a-t-il estimé. Le fait d’avoir laissé bon nombre de ses joueurs cadres au repos, dont Drogba, pourra peut-être apporter une fraîcheur qui leur a fait cruellement défaut.
"Dans une semaine, on sera peut-être content d’avoir fait ça", a expliqué Henri Michel.
Pour les Marocains, finalistes de la CAN-2004, le miracle n’a pas eu lieu. Fallait-il encore qu’ils y croient. Les Lions de l’Atlas n’ont même pas eu le rugissement du survivant face à la Libye, déjà éliminée, offrant leur seul point aux "Verts" dans un match pourtant vital pour eux (0-0). "Le moral n’était pas au beau fixe psychiquement, nous étions très affectés parce que la qualification ne dépendait pas de nous", a expliqué Jawad Almilani, le sélectionneur adjoint du Maroc. "Il faut savoir aussi que la préparation n’était pas adéquate, nous avons pris l’équipe à quelque deux semaines du début de la compétition, tout cela n’est pas de nature à créer les conditions d’un bon tournoi", a-t-il ajouté.