Thierry Henry, avec son 39e but en 91 sélections, a permis à la France de battre la Grèce (1-0) et de sauver une soirée sans panache dédiée aux champions du monde et d’Europe de football 1998 et 2000 mercredi en amical, dans un Stade de France qui n’avait pas fait le plein.
Le «Roi Henry» a volé la vedette à Patrick Vieira, qui fêtait sa 100e sélection. Le grand «Pat» (1,92m) aurait pourtant pu ouvrir le score d’une tête, passée finalement au-dessus (14). Mais le capitaine des Bleus a surtout perdu trop de ballons. Malgré tous ses efforts, Henry n’aura pas réussi à lui seul à faire oublier une rencontre indigeste – entre des Bleus empruntés et de ternes champions d’Europe grecs – précédée d’une cérémonie modeste comparée au palmarès prestigieux des anciens de 1998 et 2000. Le son et lumière pour ces glorieux aînés s’est résumé à une courte projection vidéo des grandes heures de ces épopées. Puis les «héros», bizarrement vêtus d’un coupe-vent bleu foncé, sont entrés un par un (19 sur 26 étaient présents) au milieu d’une haie d’honneur formée par des enfants. L’immense clameur réservée à Zinédine Zidane a contrasté avec l’extinction de voix du public à l’arrivée de Bernard Diomède ou d’Ulrich Ramé. En dépit de ce match sans enjeu, Raymond Domenech avait titularisé un 4-4-2 de cadres confirmés, y compris Claude Makelele, que tout le monde s’attendait pourtant à voir souffler (il a été sorti à la pause). Son entraîneur José Mourinho (Chelsea) a sans doute peu apprécié. « Dans un match, il faut qu’il se passe quelque chose », avait lancé le sélectionneur français la veille du match. Las ! Lors d’une première mi-temps jouée au ralenti, le premier frisson (avant le but d’Henry) est d’ailleurs venu de Grégory Coupet repoussant des deux poings un tir de Georgios Karagkounis dans la direction de Georgios Samaras, tout près de l’exploit (15). En seconde période, Domenech a injecté du sang neuf avec les entrées de Nicolas Anelka, Patrice Evra, François Clerc et Alou Diarra. Pas vraiment de l’inédit, puisque tous gravitent déjà plus ou moins autour de la planète bleue. Anelka a été le plus à l’aise.
Domenech aurait sans doute aimé voir d’autres jeunes pousses – Karim Benzema et Gonzalo Higuain – plonger dans le grand bain bleu. Mais une blessure pour le premier, un imbroglio franco-argentin pour le second, ont frustré le sélectionneur, tout comme public pour le dernier match de l’année des vice-champions du monde.