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Les confessions de Saâd Kettani

© D.R

Lundi soir à Casablanca, c’était un Saâd Kettani marqué par la fatigue, à la limite de la déprime qui s’est exprimé pendant près d’une heure devant les représentants des médias nationaux et internationaux. D’emblée, il s’est dit ne pas vouloir se justifier après l’échec du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2010. Mais la totalité de son discours en disait le contraire. Ce soir-là, et devant une assistance très nombreuse, le président délégué de l’association «Morocco 2010» est revenu à chacune des étapes de la candidature marocaine, de la constitution de son équipe, au show final du 15 mai dernier à Zurich, en passant par l’élaboration du dossier technique, la visite d’inspection et les différentes tractations et actions de lobbying. Saâd Kettani a ainsi entamé sa sixième et dernière conférence de presse par faire un «aveu».
«Il y a près de 12 mois, quand SM le Roi m’a confié le dossier, je vous avoue que j’ai passé quelques jours de panique à cause de la lourde responsabilité qui m’attendait», a-t-il déclaré avant de préciser qu’il s’agissait de son premier véritable travail en dehors de la gestion de la fortune familiale. «Mais je tiens à remercier SM le Roi parce qu’il m’a permis de vivre la meilleure expérience de ma vie, même si elle ne s’est hélas pas terminée comme en rêvaient tous les Marocains ». L’homme d’affaire est par la suite revenu quatre ans en arrière, pour bien situer le contexte de l‘échec marocain.
«En 2000, Joseph Blatter a fait campagne en faveur de l’Afrique du Sud. Mais il a perdu. Il s’en est suivi un sentiment de culpabilité de l’Europe en général et de l’Allemagne en particulier. «L’Afrique du Sud est donc partie en position de favorite. Mais nous avons accompli en onze mois un travail de cinq ans pour présenter un dossier technique d’excellente qualité et pour crédibiliser notre candidature. Nous étions donc dans une position de challenger», a-t-il expliqué en précisant que le Maroc a même réussi l’exploit de casser les votes groupés qui ont prévalu quatre années plus tôt réunissant trois voix en Afrique, le même nombre en Asie et quatre voix européennes. «Il y a eu des promesses et des engagements vis-à-vis des Sud-africains notamment de la part de l’Amérique du Sud et cette même Europe qui les a lâchés en 2000. Finalement, c’est ce qui est entré en considération dans le choix du pays hôte du Mondial 2010». Et de noter : «En dealant avec Jack Warner, nous étions conscients que nous pactisons avec le diable. Mais avons-nous le choix? Je pense que nous avions suivi la meilleure stratégie. Pour avoir le dernier mot, il nous fallait les voix de la CONCACAF. J’étais avec son président jusqu’à minuit la veille du vote et il m’avait assuré de son soutien. Deux heures après, il a été reçu en audience par Nelson Mandella». Celui qui a fait trois fois le tour du monde lors des 12 derniers mois a étayé ses propos par de nombreuses anecdotes qu’il a vécues tout au long de la promotion de la candidature marocaine, que ce soit à Grenade à Trinidad et Tobago où à Kuala Lumpur. Saâd Kettani s’est par la suite attelé à tirer les enseignements de l’échec de 2010. «L’engouement et la mobilisation de sa jeunesse et de toutes les potentialités dont il recèle sont autant d’éléments de la richesse du Royaume.
Et l’enthousiasme général né de cette candidature sera ainsi mis à profit pour faire face aux défis qui interpellent le pays et concrétiser les programmes et projets inscrits dans la stratégie globale de développement», a-t-il souligné. Le plat le plus alléchant du menu de cette conférence est resté jusqu’au dessert. Ce n’est qu’à la fin que Saâd Kettani a dévoilé les chiffres. Le budget de la candidature était de l’ordre de 160 millions de dirhams, «hors frais de lobbying», a tenu à préciser le président délégué de «Morocco 2010», soit 23 millions de plus que la candidature de 2006. 35 millions de dirhams proviennent des participations des sponsors. «On est loin des 35 millions de dollars dont l’Afrique du Sud avait bénéficié de la part de multinationales ainsi que les 50 millions réservés par un député égyptien à la candidature de son pays», a-t-il commenté précisant que son association ne disposait pas d’un seul salarié. Tous ceux qui y ont travaillé sont des prestataires de services. Mais Saâd Kettani n’a pas dévoilé les termes financiers des contrats qui ont lié son association avec ses nombreux consultants internationaux, l’Américain Alan Rothenberg en tête. Ce dernier aurait touché la somme de 14 millions de dollars pour une fête footballistique qui n’aura finalement pas lieu.

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