Les invités-surprise

Au Japon et en Corée du Sud, où se déroule actuellement le mondial 2002, on assiste à une coupe du monde des petits. C’est le moins que l’on puisse dire après les résultats enregistrés jusqu’à présent.
Des résultats qui ont déjoué tous les pronostics et tous les parieurs. Et pour preuve : quatre équipes sans palmarès (le Sénégal, la Turquie, les Etats-Unis et la Corée du Sud) sont déjà en quarts de finale d’une coupe du monde de football, pour la première fois de leur histoires, alors que quatre champions du monde ont déjà fait leurs valises (France, Argentine, Uruguay et Italie).
Depuis le match d’ouverture tout laissait à croire qu’on allait assister à une coupe du monde riche en surprises. Personne ne s’attendait à une défaite de la France face au Sénégal qui participe pour la première fois à une phase finale de la coupe du monde. Une défaite qui a pesé lourd sur le reste du parcours des champions du monde qui ne sont jamais parvenus à redresser la barre. Deux matchs, deux nuls (contre l’Uruguay et le Danemark). Résultat : sortie, dès le premier tour, du tenant du titre. Pis encore, les coéquipiers de Zinedine Zidane n’ont pas marqué un seul but. Une première dans les annales de la coupe du monde. Chose qui n’est pas arrivée depuis la coupe du monde 66 en Angleterre.
Donnés pour outsider, les «Lions de Teranga», même s’ils sont à leur première participation, ont fini deuxième derrière le Danemark pour affronter en quart de finale la Suède, premier de son groupe. Encore une fois les hommes de Bruno Metsu ont fait parler d’eux en venant à bout des coéquipiers de Larsen sur « un but en or » d’Henri Camara. Par cet exploit, le Sénégal rejoint le Cameroun, première équipe africaine à atteindre ce stade de la compétition en 1990 en Italie. Autre groupe, autre révélation, la Corée du Sud. Les diables rouges, conduits depuis 18 mois par le Néerlandais Guus Hiddink, ont terminé en tête après deux victoires, contre la Pologne et le Portugal, et un match nul, face aux Etats-Unis. Enchaînant les succès, les Coréens ont éliminé en huitièmes de finale le champion du monde de 82, l’Italie. Et de la même manière: «un but en or».
C’est la deuxième fois que l’Italie subit une telle humiliation après sa déroute face au voisin-ennemi du pays du matin calme, la Corée du Nord. Au même groupe, les Etats-Unis ont créé la grosse surprise d’arriver aux quarts de finale après avoir sorti leur voisin du Mexique. L’autre groupe où la hiérarchie n’a pas été respectée est celui où figurait la Turquie.
Qualifiés au second tour, mais dans douleur, les Turcs ont réussi à passer le cap des huitièmes après leur victoire sur l’autre révélation de cette compétition, le Japon. Sur les huit équipes qualifiées pour les quarts de finale, quatre sont des invités-surprise. Le grand format de ce troisième tour mettra aux prises l’Angleterre au Brésil, vendredi prochain, à Shizuka.
Les protégés d’Erisson auront l’avantage de 48 heures de repos pour affronter les stars brésiliennes, capables de basculer le cours d’un match sur un coup de patte. Des joueurs comme Ronaldo, qui reste sur un but par rencontre, Rivaldo, qui a retrouvé toute sa santé, et Ronaldinho et Denilson, deux hommes par qui le danger peut arriver, sont capables de faire la différence à tout moment. Certes, le Brésil est la seule équipe à avoir remporté tous ses matchs, mais l’Angleterre est sur les nuages depuis sa belle performance contre l’Argentine.
La Mannschaft devra se méfier d’une équipe des Etats-Unis, bien préparée physiquement. Idem pour la Turquie qui sera opposée au Sénégal. Là aussi, c’est la fraîcheur physique qui fera la différence. Le Sénégal, qui veut aller plus loin, aura à faire aux Turcs, qui espèrent retrouver la Seleçao en demi-finale pour prendre leur revanche. Enfin, l’Espagne, qui reste sur un parcours sans faute, rencontrera la Corée du Sud. Pas question pour les hommes de Camatcho de sous-estimer le pays du matin calme. Surtout que cette coupe du monde était pleine de surprise. À qui sera le tour ?