Un Euro sans l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et la France. Qui l’aurait imaginé il y a une vingtaine de jours ? Et pourtant, c’est ce qui s’est passé lors des deux premiers tours de ce championnat d’Europe. La couleur a été annoncée par la Grèce le 12 juin, lors du match d‘ouverture qui l’a opposée au Portugal.
La victoire hellène (2-1) signifiait qu’il fallait désormais compter avec les poulains d’Uto Rehaggel dont la discipline tactique a étranglé deux géants du ballon rond européen : l’Espagne au premier tour et la France, championne d’Europe en titre aux quarts de finale. Les surprises ne se sont pas arrêtées là. Les autres groupes ont également eu leur lot de suspense. L’Italie a payé les pots cassés dans le groupe C dans lequel deux équipes scandinaves ont réussi le tour de force d’éliminer une Squadra Azzura mal inspirée depuis son premier nul contre le Danemark (0-0).
Dans le groupe D, la grande surprise a été signée par l’Allemagne. Les hommes de Rudi Voeller ne sont pas arrivés à rompre avec la série de revers qu’ils ont essuyés lors des éliminatoires et des préparatifs, terminant le premier tour par une cuisante défaite face à la République tchèque (1-2). Même le petit poucet letton a brillé lors de cette première participation en Euro. Malgré une élimination précoce au premier tour, les joueurs et le staff technique ont été reçus en héros en Lettonie. Tenir en échec les Allemands vice-champions du monde n’est certainement pas donné à tout le monde. Dans l’Euro 2004 également, les stars du ballon rond européen ont perdu leur éclat. Celles du Réal Madrid en particulier. Le premier à avoir plié bagage est l’Espagnol Raul.
L’Anglais des Merengues, David Beckham, l’a rejoint quelques jours plus tard avant que le Français du club madrilène, Zineddine Zidane, ne leur emboîte le pas. Luis Figo, quatrième star de la Dream Team de la Liga, est le seul à rester en lice. Son équipe, malgré un début de compétition en demi-teinte (défaite contre la Grèce), les hommes du Brésilien Scolari se sont ressaisis pour se qualifier en quarts de finale et venir à bout de l’Angleterre dans un match à couper le souffle.
Aux demi-finales, les Portugais se mesureront mercredi prochain aux Pays-Bas, qualifiés dans la douleur au détriment de la Suède. Des quatre équipes qui ont décroché leur billet pour le carré d‘or, la République tchèque est indiscutablement la favorite au sacre final.
Au premier tour, les Tchèques ont été les seuls à remporter leurs trois matches. Aux quarts de finale, ils ont fait la plus forte impression, étouffant le pourtant valeureux Danemark (3-0), dimanche dernier à Porto. En plus de compter des individualités capables de faire la différence à tout moment (Nedved, Baros, Koller, Poborsky, Rosicky) et de dégager une impressionnante force collective, les hommes de Karel Brueckner font étalage d’une fraîcheur physique qui leur permet d’accélérer au moment même où leur adversaire commence à baisser légèrement de pied.
Les 6670 journalistes accrédités pour couvrir la compétition attendent avec impatience la demi-finale face à la Grèce. C’est que le sacre européen n’a jamais été aussi proche.