Quoi de plus retentissant que le sacré coup de pub reçu par les sponsors du football marocain après l’excellent parcours des Lions de l’Atlas lors de la CAN 2004 en Tunisie ? Un coup de pub dont ont essentiellement bénéficié les sponsors et partenaires de cette discipline, la plus populaire dans notre pays. «Les Lions de l’Atlas est un produit qui marche très bien actuellement.
Après l’excellent résultat de l’équipe nationale en coupe d’Afrique des nations et celui de l’équipe olympique, qualifiée aux Jeux olympiques d’Athènes, nous avons reçu de nombreuses offres de partenariat et de sponsoring de la part de grandes entreprises marocaines», explique Karim Alem, président de la commission marketing de la FRMF, non sans une pointe de satisfaction. Pour placer son logo aux côtés de celui de la plus grande fédération sportive au Maroc, il faut être une grande entreprise nationale. Il faut également déboursre beaucoup d’argent.
A titre d’exemple, Maroc Telecom, qui vient de publier les chiffres de son résultat pour l’exercice 2002-2003, réserve la somme de 95 millions de dirhams au sponsoring sportif. Près de 20 % de cette somme bénéficie au football marocain. Une part partagée en deux entre l’instance fédérale et le Groupement national de football (GNF).
La première part est réservée aux différentes dépenses des équipes nationales alors que la seconde revient de droit aux 23 clubs des championnats de première et de seconde divisions. En contre-partie, le logo de Maroc Telecom est présent sur tous les maillots et survêtements des joueurs en plus d’une présence de ses panneaux sur les aires de jeu. Royal Air Maroc est également un partenaire de choix du football marocain puisqu’il est le transporteur officiel des équipes nationales et des équipes marocaines engagées dans les différentes compétitions régionales et continentales. A elles s’ajoutent d’autres entreprises dont la contribution n’est pas aussi importantes, telles Sidi Harazem ou Coca-Cola, en plus de celles dont le partenariat avec la FRMF est ponctuel et lié à un événement spécifique.
Associer son nom au football est devenu une mode que les responsables fédéraux ne voient pas forcément de bon oeil. Monsieur marketing de l’instance fédérale n’hésite pas d’ailleurs à monter au créneau. «L’engouement populaire qui a suivi le résultat de Tunis a été illégalement exploité par de nombreux organismes qui n’ont pas hésité à lier leurs noms aux Lions de l’Atlas et à mettre leurs logos à côté de celui de la fédération.
Et ce alors malgé qu’ils n’ont jamais déboursé un sou pour la promotion du football au Maroc. Ceci est presque un comportement de voyous». avant d’ajouter : «La FRMF est en train d’étudier les suites, notamment juridiques, qu’elles feraient à cette affaire qui ne passera pas sous silence».