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L’homme au sifflet en or

L’homme a des gestes de maîtres d’école. Avec ses longues enjambées, sa maigreur longiligne (1m88 pour 74 kg), Pierluigi Collina est devenu une sorte de statue du commandeur du football. Mardi, il a été désigné par l’Institut d’histoire et statistiques du football (ISHF). Avec un total de 222 points, Pierluigi Collina, 42 ans, devance le Suisse Urs Meier (2ème avec 72 points) et le Danois Kim Milton Nielsen (3ème avec 47 points). La quatrième place est revenue au Suédois Anders Frisk avec 38 points.
A 43 ans à Bologne, l’homme a dirigé les plus grands tournois. Venu du Championnat italien, où les polémiques ne manquent pas, il est connu pour son calme et sa rigueur. Il est l’homme des très grandes occasions. Et pour deux raisons simples : il est respecté aussi bien par les instances sportives que par les joueurs. Il les respecte aussi. C’est pour cela qu’il a été choisi pour diriger la finale de la Coupe du monde 2002 entre l’Allemagne et le Brésil. Le choix a été longuement applaudi dans une atmosphère tendue par les critiques de plus en plus acerbes à l’encontre des jugements des hommes au sifflet. Et ce n’est pas la première fois. Les matches arbitrés par Collina sont souvent des dramaturgies, à plusieurs actes. Souvenez-vous de la finale de la Ligue des champions entre Manchester United et le Bayern Munich, à Barcelone en 1999, remportée par les Anglais (2-1), alors que le Bayern menait 1 à 0 à quelques secondes de la fin.
L’homme est ferme. Sur un terrain de football comme dans la vie (il est conseiller financier). Mais, il aime donner de lui l’image d’un homme de coeur. Lors des conférences de presse d’avant-match, il envoie toujours une tendre pensée à sa famille : Gianna, sa femme, et leurs deux filles Francesca Ramana et Carolina. Après chaque grand match qu’il arbitre, il aime parler des «instants exceptionnels» en fin de match, surtout de l’abattement du vaincu. Le 18 juin dernier, il a évoqué avec une visible émotion le «silence de tout un stade», au coup de sifflet du match où la Turquie a éliminé le Japon (1-0) en huitièmes de finale de la Coupe du monde asiatique. Pierluigi Collina sait vendre son image, aux médias comme aux publicitaires.
Il sait exploiter son look (il a perdu tous ses cheveux en quinze jours en raison d’une alopécie quand il avait 24 ans). Et il fait de son crâne chauve un support commercial de choix. Il a son propre site internet, abondamment illustré de ses portraits, à l’image des plus grandes vedettes du ballon rond.
Cette situation n’arrête pas de lui attirer les commentaires des clubs et sélections. Selon une rumeur, le Brésil aurait posé son veto pour que Collina arbitre la finale de la Coupe du monde, car il fait de la publicité pour Adidas, alors que la Seleçao est sous contrat avec Nike. A l’occasion de la dernière demi-finale de Ligue des champions Barcelone – Réal, les Catalans avaient également contesté Collina, qui posait pour Adidas avec des stars du club madrilène : Raul, Zidane… A ces accusations, Collina rétorque tout simplement : «La conscience ne peut avoir de sponsor».

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