Il y a près de trois mois, le président de l’Ittihad de Tanger avait déclaré : «Si les problèmes financiers du club ne sont pas réglés dans les plus brefs délais, nous serons obligés de mettre bientôt la clé sous le paillasson». Des propos tenus lors d’une conférence de presse tenu par le bureau du club du détroit pour tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention de l’opinion publique locale sur la situation du club, proie à une grave crise, tant au niveau des résultats que sur le plan financier.
Plusieurs semaines plus tard, le bureau dirigeant a mis ses menaces à exécution. La semaine dernière, tous ses membres ont déposé une démission collective qui a pour principal but d’exprimer leur ras-le-bol quant à la légèreté avec laquelle les problèmes du club sont traités de la part des autorités locales. Un ras-le-bol collectif puisque les joueurs se sont ajoutés à la liste des mécontents. Tous ont menacé d’entrer en grève en boycottant les entraînements et toute compétition officielle. Pour eux, la seule garantie qui leur restait, un bureau dirigeant élu, n’est plus valable après la démission de ce dernier. Ils ne pourront en conséquence plus continuer à évoluer dans un climat d’incertitude.
A l’origine des maux de l’équipe du Détroit, de grands problèmes financiers puisque l’Ittihad doit faire face à un déficit budgétaire global qui atteint 2.322.263 de dirhams. Un déficit qui s’est accumulé tout au long des exercices précédents. La saison écoulée, le club a fait des recettes avoisinant les deux millions et demi de dirhams. L’apport des sponsors n’a pas dépassé les 37 % du budget du club (950.000 dirhams plus exactement). Quant aux recettes des matches et aux cotisations des adhérents, elles ont respectivement constitué 18 % (459.000 dirhams) et 1,7 % (37.500 dirhams). Cette situation financière fragile a contraint l’équipe, qui a failli évaluer cette saison en seconde division, à commencer l’année sportive en douleur. Une instabilité qui s’est répercutée sur la direction technique du club. En effet, pas moins de quatre entraîneurs ont pris en main les destinées de l’équipe tangéroise depuis septembre 2003. A Raïss, premier coach tangérois de la saison a succédé Rachid Taoussi, puis l’ancien joueur du Wydad Chérif. Actuellement, l’IRT est entraîné par le cadre technique Hammouch.
Des rebondissements qui ne manqueront pas d’aggraver la situation du club en championnat de première division du Groupement national de football (GNF I). L’IRT, après 23 journées jouées, se retrouve à la 10ème place du tableau avec un total de 25 points glanés en cinq victoires, dix nuls et sept défaites. Une place certes à six longueurs devant la lanterne rouge, mais elle n’en demeure pas moins à risque surtout qu’il reste sept longues semaines de compétition à tenir.