Le ministre de la jeunesse et des sports a estimé que le fait d’avoir ramené quelque 8 fédérations sur dix à la «légitimité» est l’un des plus grands acquis de sa politique. Invité par la MAP dans le cadre du forum organisé par cette agence d’information mardi à Rabat, Mohamed Ouzzine qui a déclaré avoir trouvé une «situation catastrophique» à sa prise de fonction, a affirmé que l’une de ses toutes premières mesures a été de commander aux bureaux d’études un diagnostic des maux dont pâtissent les secteurs de la jeunesse et des sports. Il en a conclu que par-delà la diversité des symptômes tels que la non-performance, le dopage…, le sport et la jeunesse souffrent d’une réelle crise structurelle qui impose de travailler à améliorer leur gouvernance, tant il est vrai qu’elle entraîne la responsabilisation, laquelle débouche sur l’efficacité, a-t-il jugé.
Le ministre qui a dit sa conviction que le temps de la parlotte est terminé et que la Lettre royale de 2008 a clairement indiqué dans quelles directions avancer, a rappelé que la démocratie est essentielle au rendu de l’action. Parce qu’elle engendre l’efficacité de la gestion et parce qu’elle promeut la technicité, elle permet d’élargir la base des pratiquants. Faisant un parallèle entre la France qui avec ses 65 millions d’habitants compte 1,8 million de licenciés et le Maroc qui n’en recense que 47.000 pour 32 millions d’âmes, Mohamed Ouzzine a considéré que l’extension du nombre des pratiquants est l’objectif prioritaire de l’action de son département. Citant des experts internationaux, il a rappelé que pour «produire» 10 athlètes de haut niveau, il faut 100 sportifs d’élite et que pour les avoir, il faut au moins 1.000 pratiquants. Son objectif, a-t-il laissé entendre, est de multiplier par 4 le nombre des pratiquants en 4 ans. Il a considéré que si les 80 à 85% des fédérations respectueuses des règles accroissent leurs effectifs de 20 à 30% d’ici un an, ce sera une bonne chose. «D’ailleurs, a-t-il ajouté, c’est sur le constat des objectifs réalisés par ces fédérations que j’ai réduit les subventions de moitié les portant de 220 à 110 millions de dirhams».
En réponse à une question d’ALM sur l’apparente contradiction qu’il y a à affirmer que sa stratégie ne portera ses fruits qu’en 2020 et sur les attentes pressantes des citoyens, le ministre a estimé que l’action à long terme est la seule efficace pour résoudre les problèmes structuraux. Il a laissé entendre que sur ce point, il s’en tenait au contenu de la Lettre royale de 2008. Le principal objectif est la gouvernance, a-t-il conclu.
Le ministre a également jugé que sa stratégie de remise à flot du secteur de la jeunesse – «qui a continué les acquis précédemment engrangés sans arrière-pensées» –est prometteuse dans le sens où elle a dépassé la démarche sectorielle pour se fonder sur l’approche participative.
Outre les différents ministères qui ont compétence en matière de jeunesse, y ont été associés les entreprises citoyennes et d’autres partenaires, a-t-il déclaré en substance. Mohamed Ouzzine a cité parmi les mesures-phares de son action : la carte de jeune qui offre des avantages sur le plan du transport, de l’habitat et de l’accès à la culture, le programme national d’auto-emploi mis en œuvre en coopération avec la Banque mondiale et les colonies de vacances, avec notamment la création de 4 pôles régionaux d’excellence.