À 100 jours du premier coup de pied dans le ballon rond du Mondial-2006, l’Allemagne, pays hôte, est déjà en pleine effervescence malgré quelques "couacs", notamment autour de la sécurité dans les stades, qui ont entaché l’organisation de cette Coupe du monde.
Douze villes, de Berlin à Munich en passant par Gelsenkirchen ou Cologne, accueilleront du 9 juin au 9 juillet les 64 matches de cette Coupe du monde de football qui verront s’affronter 32 équipes.
Depuis le tirage au sort effectué le 9 décembre à Leipzig (est), sélectionneurs et joueurs connaissent désormais leurs adversaires du 1er tour avec quelques matches qui s’annoncent déjà prometteurs comme Argentine – Pays-Bas le 21 juin à Francfort (centre-ouest).
Toutes les équipes ont également choisi leur camp de base et une seule, l’Ukraine, a décidé de s’installer dans l’ex-RDA.
Plus de trois millions de visiteurs sont attendus pour l’évènement sportif considéré évidemment comme le plus important de l’année en Allemagne et plus de deux millions de tickets ont déjà été mis en vente, uniquement sur Internet, selon une procédure complexe qui a provoqué quelques aigreurs chez les supporteurs. Alors que les craintes d’une remise en question de l’évènement en raison de la grippe aviaire, agitées par quelques personnalités et médias, ne sont pas prises au sérieux, ce Mondial, dont le slogan est "le rendez-vous de l’amitié", s’annonce comme l’un des plus médiatisés de l’histoire.
Ainsi, le président du comité d’organisation du Mondial-2006, le très respecté Franz Beckenbauer, termine un "tour du monde" dans les pays qualifiés pour la promotion de la Coupe du monde.
Bref, du vendeur de bibelots-souvenirs de Munich à la police de Rhénanie du nord-Westphalie chargée de prévenir tout éventuel acte de hooliganisme, l’Allemagne est prête à accueillir un évènement pour lequel elle se prépare depuis qu’elle a été désignée pays hôte par la Fédération internationale de football (Fifa) en juin 2000.
Pourtant, début janvier, une influente association de consommateurs, la Stiftung Warentest, a jeté un pavé dans la mare en dénonçant des "manquements graves" à la sécurité dans certains stades.
L’association, dont les évaluations et analyses sont toujours très écoutées outre-Rhin, a tout particulièrement pointé du doigt quatre enceintes: le Stade olympique de Berlin, qui accueillera la finale le 9 juillet, le Veltins-Arena de Gelsenkirchen, où se jouera l’un des quarts de finale, le Zentralstadion de Leipzig et le Fritz-Walter Stadion de Kaiserslautern.
À Berlin, par exemple, un fossé de 2,7 m sépare les tribunes du terrain, empêchant les spectateurs, en cas de mouvement de foule, de se réfugier sur le terrain. Du coup, des travaux vont être réalisés avec l’installation d’une vingtaine de passerelles pour permettre aux spectateurs de venir sur la pelouse en cas de besoin. Alors que quelque 1,5 milliard d’euros ont été engloutis dans la construction ou la rénovation des stades, les conclusions de l’association ont constitué une douche froide pour les organisateurs.