L’équipe de France a débuté sur le bon pied les Championnats du monde d’escrime, avec deux médailles, d’argent pour l’épéiste Fabrice Jeannet, et de bronze pour la fleurettiste Adeline Wuillème, dimanche à Leipzig lors de la 2e journée et première des finales.
Si Fabrice Jeannet, tenant du titre, a été victime d’un prédateur, le Russe Pavel Kolobkov, Wuillème a mis un terme à 11 ans de vaches maigres dans son arme.
Mais, évidemment, c’est l’Italienne Vezzali (31 ans) qui a gravé l’exploit en conservant son titre quatre mois seulement jour pour jour après avoir donné naissance à son premier enfant.
La double médaillée d’or olympique (2000 et 2004) et, désormais, quadruple championne du monde, après ses titres 1999, 2001 et 2003, a relevé et gagné son défi. La diva du fleuret féminin, qui n’a rien perdu de son indomptable volonté et d’un sens tactique hors pair, a retrouvé rapidement ses qualités physiques. La star de Jesi (côte adriatique) a évidemment dédié sa victoire à son fils Pietro, né le 9 juin, "à toutes les mères du monde", à la sienne en particulier, Enrica, "qui me remplace auprès de Pietro durant ces jours", et à son époux Mimmo Giugliano, obscur joueur de football de troisième division à Gela, en Sicile.
Fabrice Jeannet a été battu d’une touche (15-14), mais sans amertume. Bien au contraire. "Il n’y a pas de déception. Je crois même avoir réalisé une bonne journée, si on pense aux deux saisons ratées que je viens de passer. Depuis longtemps, je n’avais pas été aussi serein", a déclaré le Martiniquais, qui détenait le titre depuis les Mondiaux 2003 à La Havane.
"J’ai essayé de me donner à fond. Je me suis même éclaté, mais il n’y a rien à dire : Kolobkov, c’est presque l’épéiste parfait. Il maîtrise tous les paramètres du jeu", a ajouté le cadet des frères Jeannet, surtout déçu pour Jérôme qu’il avait battu en quarts de finale en début d’après-midi.
Avec ses cheveux tendant sur le roux, Kolobkov ressemble à un vieux renard. Il a tout gagné, notamment 4 titres mondiaux avec celui de Leipzig et une médaille d’or aux Jeux (Sydney) en individuel.
Dimanche, le Moscovite a survécu deux fois à la redoutable épreuve de la touche décisive, appelée abusivement mort subite, imposée aux tireurs à égalité à l’issue des trois manches de trois minutes. Il a éliminé de cette manière abrupte l’Allemand Sven Schmid, en 8ème de finale, puis, en demi-finale, le jeune Néerlandais Bas Verwiljen (11-10).
Ce dernier constitue un nouveau nom dans la discipline et, en outre, la première médaille pour les Pays-Bas depuis la Seconde Guerre mondiale chez les messieurs aux Championnats du monde.
Après de multiples déceptions, Wuillème s’est rachetée. "Je suis super contente pour tout le groupe du fleuret dames et notre entraîneur Olivier Lambert. Le fleuret, c’est toute sa vie. C’est bon pour les jeunes qui poussent derrière", a souligné la Rémoise.
Avec deux autres fleurettistes -Corinne Maitrejean, tombée devant Vezzali, et Céline Seigneur-, dans le tableau de 16, la compétition par équipes s’annonce sous de bons auspices. Les finales de l’épée dames, avec notamment Laura Flessel et Maureen Nisima, et du sabre dames sont au programme ce lundi.