Le président de l’association, Saâd Kettani paraissait serein et prêt à assouvir toutes les interrogations des journalistes présents. M.Kettani a commencé par s’excuser auprès de la presse nationale « Au tout début, j’avais suggéré de ne pas être harcelé par la presse, pour la simple raison que j’ignorais tout du dossier et je ne voulais pas faire des déclarations creuses et infondées. Rien que le fait d’avoir raté trois fois la candidature posait problème. Ce n’est pas pour critiquer les candidatures précédentes, loin s’en faut, mais nous étions partis avec un capital négatif. Je remercie donc l’ensemble des médias pour leur compréhension et je réitère mes excuses du long silence. J’ai décidé de ne communiquer que quand c’est nécessaire». Autrement dit, maintenant il y a de la matière à traiter et des informations à communiquer. Le parcours du dossier marocain s’est étalé sur trois étapes. En premier lieu, le côté technique. Sur ce point, M.Kettani affirme sans sourciller que le dossier marocain est absolument remarquable et fait honneur à notre pays. Depuis le début, le staff Morocco 2010 s’est entouré d’experts internationaux qui avaient déjà travaillé sur ce genre de dossier. La seconde étape se constitue à partir de la visite de la commission d’inspection de la FIFA au Maroc. Les membres de cette commission sont chargés par la FIFA d’aller voir sur les lieux comment sont les choses. Ils sont venus pour établir leur propre jugement sur l’aptitude du Maroc à organiser une manifestation de l’envergure d’une coupe du monde. Mais aussi et surtout, pour comparer les données figurant dans le dossier technique à la réalité sur place. La troisième étape a commencé juste après la visite de la commission. Faire du lobbying dans toutes ses formes et montrer que la candidature marocaine est indéniablement crédible. D’où le départ de M.Kettani dans un long périple durant lequel il a sillonné le globe pour créer des liens et voir assez de monde. Il faut dire que les gens du comité exécutif de la FIFA ne sont pas facilement abordables. Il fallait les guetter, les suivre. Chose que M.Kettani a parfaitement réussie tout en observant une notion saine de réalisme. «Ce serait prétentieux de prétendre savoir ce qui se passe dans la tête de chaque personnalité rencontrée», avoue le président de Morocco 2010. Cependant, un certain nombre d’informations véhiculées et de contacts établis, démontre que la candidature marocaine est vivante et évolutive. Le soutien de plusieurs pays frères et amis comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Qatar, la France ainsi que de plusieurs personnalités du monde du sport est manifeste. D’autant plus que M.Kettani est sur le point d’entamer une seconde tournée à travers le monde. «J’étais très touché par l’image positive et la grande estime dont jouit notre pays ainsi que notre Roi aux pays du Golfe», reconnaît-il. Après ce sera la dernière étape à Zurich le 14 mai 2004. Le jour du vote, chaque pays candidat disposera de 30 minutes pour présenter le film de ses réalisations. D’où l’importance de la poursuite de la campagne jusqu’à la dernière nuit. «Nous ne focalisons pas les projets d’investissement uniquement pour 2010. Quel que soit le résultat, il faut que les sites réalisés soient mis au profit national», signale M.Kettani. Il ne faut pas oublier le saut remarquable au niveau de la mobilisation nationale. Ce n’est pas comme au début où l’impression générale fut le scepticisme. Lorsque les citoyens marocains ont constaté l’engagement solennel du gouvernement marocain et le soutien sans limites de la Fédération royale marocaine de football, l’unanimité s’est tout de suite faite sur la capacité de notre pays de rivaliser avec n’importe quel autre candidat. Tous les grands sportifs marocains ont apporté leur soutien, à commencer par Hicham El Guerrouj et Saïd Aouita qui a fait 40 heures de vol pour venir manifester son soutien, ainsi que Younès El Aynaoui et bien d’autres. Mais le plus grand soutien vient de SM le Roi en personne. «Depuis le début, chaque fois qu’il y avait un blocage quelque part, le cabinet royal réagissait immédiatement pour débloquer la situation» . Avec les chantiers entamés et les grands pas réalisés au niveau des infrastructures, l’optimisme est de mise.