L’adrénaline sera à son zénith le week-end prochain à Marrakech. Les mordus des deux roues et sensations fortes combinées, auront l’insigne privilège d’évoluer sur un circuit encore vierge, Atlas Cross en l’occurrence. La Cité ocre abritera, en effet, la dernière compétition de motocross de la saison. Une aubaine pour les démons embusqués entre les sinuosités de l’ancien circuit de Tensift, qui retrouveront là la gloire, leur gloire d’antan ayant fait le bonheur du motocross dans les années 70. La compétition s’étalera ainsi sur tout le week-end. Samedi matin, l’on procédera aux inscriptions, contrôles des machines et autres tâches « administratives ». L’après-midi sera, en revanche, ponctué par les rugissements des mécaniques car consacré aux tours d’essais, comme a pu nous le confirmer Claude Rubion, l’organisateur et possesseur d’Atlas Cross. Les participants pourront ainsi se familiariser avec le tracé et profiteront, sans nul doute, de l’occasion pour se tâter le pouls. Le lendemain sera le grand jour. Combinaisons, casques et protèges seront sortis du placard pour faire valoir ce qui leur revient de droit. Les pistons seront chauffés à blanc et l’on s’apprête à en prendre plein la vue. Le début de la compétition est programmé à 10h tapante. Celle-ci débutera avec un challenge pour les tout petits, en montures de 50 et 80 cm3. Les gros calibres interviendront, par la suite, à dos de 125cm3 et plus. L’organisateur estime la participation à au moins une quinzaine de pilotes. Un nombre qui pourrait avoisiner la trentaine si tout « roule » pour le mieux. Ceci étant, cette ultime compétition fait office de baptême au circuit Atlas Cross. Déployé sur une superficie de 12 hectares, le complexe est né de l’idée d’un entiché du motocross. En effet, Claude Rubion en faisait, du motocross, mais à titre amateur uniquement. Après une carrière dans le tourisme, il s’est installé à Marrakech où il a décidé, autant le dire, de joindre l’utile à l’agréable. Atlas Cross vit ainsi le jour. Il comprend une piste professionnelle où se déroulera la compétition. Cette piste est la première et la seule piste permanente de motocross au Maroc, ouverte 7 jours sur 7. Mais le plus notoire, c’est qu’elle a le mérite d’avoir été conçue dans le respect des normes techniques et de sécurité fixées par la Fédération Internationale. Le centre de loisirs englobe également une autre piste, pour enfants cette fois-ci. À partir de six ans, les mômes, qui ont attrapé la fièvre du motocross à cet âge tendre, peuvent y effectuer la découverte de ce sport ébouriffant. « C’est justement là où l’on décèle le gros, mais aussi le meilleur du travail. Nous leur proposons de piloter, pour la première fois, un engin motorisé sur un terrain spécialement aménagé et sécurisé pour eux. Accompagner ces enfants lors de leurs premiers pas dans cette discipline est une tâche nécessitant beaucoup de doigté et une mobilisation avérée. C’est surtout un réel plaisir que de signer cette initiation », souligne Claude Rubion. Le centre de loisirs se situe à une quinzaine de minutes de Marrakech, près de Oulad Belaâguid, entre la route de Casablanca et la route de Safi. Son concepteur espère ainsi apporter sa contribution à la promotion du motocross et des sports mécaniques au Maroc. L’acte est d’autant louable qu’il apportera sa pierre à l’édifice touristique dont dispose la Cité ocre. Par ailleurs, l’ouverture de ce circuit n’est pas sans susciter quelque nostalgie. Cela nous fait voyager dans le temps, vers la fin des années 70, de l’époque d’un Karim Tazi, Diego et bien d’autres disjonctés du motocross. Ces gens-là nous avaient fait vibrer, en nous faisant vivre des moments d’un rare bonheur. En effet, plus de vingt ans de cela, la piste communément appelée «Tensift», car limitrophe de l’oued Tensift, abritait chaque dimanche une compétition de motocross. Des challenges durant lesquels des champions, issus des quatre coins du Royaume, se rassemblaient pour croiser le fer, le temps d’un après-midi, sous le regard hirsute d’une foule en délire. La vielle piste peut désormais reposer en paix, la relève est aujourd’hui assurée!