Mustapha Talha, L’homme de la finale

Ce joueur de 23 ans a marqué l’histoire du Wydad de Casablanca. Le but qu’il a marqué dimanche dernier à Kumassi à la 75ème minute de jeu vaut son pesant en or. Il a permis non seulement aux wydadis mais à tous les Marocains de se réjouir, dans cet après-midi dominical, d’avoir conquis un titre qui manquait au palmarès des clubs nationaux. La Coupe africaine des vainqueurs de Coupes. «Quatre jours après le sacre, je n’en reviens toujours pas», note-t-il le visage illuminé par un large sourire.
Et pourtant, en intégrant le WAC la saison dernière, ce jeune Doukkali ne savait pas qu’il allait vivre un tel conte de fée. Amené de son Azemmour natal par les dirigeants du Difaâ Hassani Jadidi à l’âge de 16 ans, Ce jeune prodige ne cesse de briller. Après une année seulement évoluant au sein des juniors du club jadidi, il fait son entrée chez les seniors. Les quelques années qu’il passe au DHJ vont forger une personnalité de battant pour ce colosse de 1m93 pour quelque 84 kg.
Un tel gabarit ne peut passer inaperçu et le jeune doukkali voit les offres de plusieurs clubs du championnat du Groupement National de Football défiler. Il avait l’embarras du choix entre le KACM, l’OCK et les FAR, entre autres, mais c’est finalement le WAC qui s’adjuge les services de ce joueur polyvalent. Pourquoi les Rouge et Blanc ? Sa réponse est très claire : « Je suis le cadet d’une famille wydadie. Quand l’offre du WAC s’est présentée, je n’ai pas hésité un seul instant». Ici commence le conte de fée.
Avec fierté, il se rappelle les qualifications de cette compétition. Il a participé à tous les matches des Rouge et Blanc, depuis les seizièmes de finale contre les Sénégalais de Sonacos. jusqu’à l’époustouflante demi-finale retour à Alger. Tout au long de ce périple africain, les wydadis n’ont cessé de croire en leurs chances d’avoir le dernier mot. Mustapha Talha était sûr que le Wydad allait l’emporter. «Ce n’était pas facile. Nous avons surmonté des sérieuses difficultés dont la majorité est à imputer au climat africain. Mais nous avons relevé le défi et nous avons réussi», affirme-t-il. Ce dimanche, Talha sentait son heure de gloire s’approcher. Il avait imaginé plein de choses, mais sûrement pas d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Il n’avait marqué jusqu’à présent aucun but avec le Wydad en match officiel. Le bon Dieu a voulu que son premier but au sein de l’équipe soit celui du sacre. Un pur coup de chance ? Du tout. C’est plutôt le résultat d’un travail acharné. La sobriété de ses interventions, la finesse de ses relances font de lui un joueur polyvalent capable d’évoluer sur les flancs gauche et droit avec la même efficacité. Le samedi 02 novembre 2002, il remporte sa première coupe du Trône, la neuvième de l’histoire de son club. Le dimanche 09 décembre, il devient champion d’Afrique. Et ce n’est que le début.