Sa retraite internationale consommée depuis le 12 août, Naybet passe à la retraite dorée. Ce sera dans le club qatari d’Al-Wakra, avec lequel l’ancien fer de lance de la défense marocaine s’apprête à signer un contrat de deux ans en contrepartie de la coquette somme de 3,2 millions de dollars. Même si les négociations n’ont toujours pas abouti, l’ancien sociétaire du Deportivo la Coruna ayant demandé 3,8 millions DH, tout porte à croire que départ il y aura.
A l’offre pour la moins alléchante que le joueur a reçue de la part du club, où évoluent Youssef Chippo et Bouchaïb Lambarki, s’ajoute le fait que le contrat de Nourredine Naybet avec l’équipe anglaise de Tottenham Hotspurs expire en fin de saison. L’ancien capitaine de l’équipe nationale n’en est d’ailleurs pas à son premier désir de partir au Qatar. Déjà en 2004, et alors qu’il évoluait au sein de la Liga espagnole, Naybet avait déjà exprimé son envie de jouer pour le club Al-Arabi, mais, bien conseillé, il s’est finalement résigné à rester au Depor.
A 35 ans, il ne lâche pas prise. Ceci, alors que plusieurs de ses pairs, surtout quand ils ont atteint son niveau de succès et sa renommée dans les milieux sportifs de manière générale, préfèrent se consacrer à des activités plus valorisantes intellectuellement et moralement, que ce soit dans les affaires ou dans l’associatif. Naybet, lui, ne partage pas cette vision des choses et continue de capitaliser uniquement sur ses talents de footballeur de haut niveau. Jouant sur une notoriété acquise au fil des expériences et des transferts, dont le dernier, de la Corogne à Tottenham a été chiffré à un million de dollars, il opte pour le maintien sur un marché certes juteux, mais qui fait toujours obstacle à un quelconque tournant dans sa carrière.
Un constat d’autant plus préjudiciable que ce dernier a tant à donner, lui qui, parti de rien, a su se frayer son chemin vers la consécration, tant avec l’équipe nationale, avec laquelle il aura cumulé pas moins de 100 rencontres avec, en prime, le statut de finaliste lors de la dernière Coupe d’Afrique contre la Tunisie, que dans les clubs de renommées avec lesquels il a atteint des sommets inespérés. Avec le Depor notamment, où il a passé 8 ans, Naybet traîne derrière lui plus d’un sacre. A commencer par le championnat d’Espagne en 2000, la super Coupe d’Espagne remportée en 2002, la Coupe d’Espagne décrochée la même année et le stade des demi-finales de la Ligue des champions atteint en 2003. Sans parler de ses passages au Wydad de Casablanca, à l’équipe de Nantes (France), au Sporting CP (Portugal) puis à Tottenham où il a disputé la saison écoulée quelque 17 rencontres.
Solide sur les pelouses, Naybet a également brillé par quelques fâcheuses sorties, notamment dans les médias. La récente et inutile polémique qui l’a opposé au sélectionneur national Badou Zaki en est l’exemple le plus parlant. Avec un CV aussi riche, il aurait pourtant pu et peut tout faire. L’avenir lui appartient. Cela passe par une période d’apprentissage.
Un apprentissage aussi nécessaire qu’urgent mais qu’il semble, par certains de ses choix, reporter indéfiniment.
Naybet, qui n’est plus de la première jeunesse et qui est également loin d’être dans le besoin, n’aurait-il pas mieux à faire, pour lui, pour les siens et pour son pays que de tenter une expérience qui risque d’effacer toutes celles qui l’ont précédée ?