Le Kenya vient de vivre un baptême de feu particulier en Tunisie. Les Harambee Stars viennent en effet de signer leur première victoire en Coupe d’Afrique des Nations. Les tombeurs du Burkina Faso l’ont littéralement écrasé par 3 buts à 0. L’homme du match se nomme Dennis Oliech. Ce jour-là coïncidait avec la célébration de son 19e printemps et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a brillé de mille feux lors de cette rencontre. Oliech a marqué un but et fut l’auteur des deux autres passes décisives. En plus de son talent, c’était son jour de gloire. Son talent lui a d’ailleurs valu des sollicitations émanant de toutes part. Évoluant au Qatar dans les rangs du club Al-Ârabi, le footballeur est en contact avec quatre clubs français et un club anglais. De plus, tout récemment, on lui a tout bonnement offert un passeport qatari lesté de quelque 3 millions de dollars, moyennant son talent. Mais c’était sans compter sur les valeurs qui accompagnent son savoir-faire footbalistique. Oliech a tout simplement décliné la proposition de naturalisation, estimant que le matériel n’est pas une raison d’être en soi. « L’argent n’est pas important, je ne jouerai pas pour le Qatar », a-t-il déclaré à l’Associated Press lors d’une interview à l’hôtel de son équipe à Bizerte. Et de donner une leçon de patriotisme à qui en manquerait, Oliech a déclaré, la tête haute: «Je suis fier d’être kenyan, de représenter mon pays (…) Même si on perd, je suis fier. L’argent ne peut procurer ces sensations». Il faut dire que ce genre de proposition fleuri depuis quelque temps dans certains pays du Golfe, tel le Qatar ou le Bahreïn. Faute de pouvoir « fabriquer» des pointures du football, on se résout alors en «acheter», quel qu’en soit le prix. Des histoires similaires se sont produites chez nous, à maintes reprises. Dernier cas en date, celui des deux joueurs du FUS (juniors), qui ont été alléchés par une proposition similaire émanant du Bahreïn. Les deux jeunes ont subitement pris le large pour ce pays, au moment où ils devaient être dans le camp d’entraînement. Mais une fois sur-place, c’est la désillusion la plus totale. Leurs passeports confisqués, ils se sont vu offert, en échange, la naturalisation et de gros chèques. On se laisserait penser que la misère footbalistique locale aidant, ils auraient paraphé les yeux fermés toutes sortes de document. Rien de tout ça. L’appel de la patrie a été plus fort et nos amis ont tout simplement plié bagages et sont rentrés à la maison. Les débouchés pour ces deux jeunes sont vraisemblablement incertains, vu les difficultés financières auxquelles sont confrontés les clubs marocains, mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont prêts à vendre ce qu’ils ont de plus cher : leur nationalité.