Rafael Nadal et Roger Federer, N°1 et N°2 mondiaux, sont encore attendus au rendez-vous de la finale, lors de l’Open d’Australie à partir de ce lundi, avec chacun un objectif: réussir le Grand Chelem à cheval sur deux saisons pour l’Espagnol, la place de N°1 pour le Suisse. Samedi, les deux joueurs se sont gentiment renvoyé l’étiquette de favori, Federer, pourtant tenant du titre, assurant que cela ne lui posait «aucun problème» de ne pas l’être. En revanche, pour les autres, des miettes. Logique au regard des statistiques: 21 des 24 dernières levées du Grand Chelem sont tombées dans l’escarcelle de ces seuls deux joueurs. Logique aussi au regard de ces derniers mois. Nadal reste sur trois victoires éclatantes, à Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open, quand Federer a élevé son niveau de jeu en remportant le Masters de fin d’année, puis le tournoi de Doha en guise de tour de chauffe pour la saison. A Melbourne, Nadal a bénéficié d’un tirage plutôt clément, avec le modeste brésilien Marcos Daniel pour se faire les dents au premier tour. Le temps aussi de se remettre d’un virus grippal qui a un peu perturbé sa préparation. Ensuite, vraisemblablement Murray ou Soderling, puis Federer, seront les seuls à pouvoir l’empêcher de réaliser le Grand Chelem sur deux saisons. L’exploit, inédit, suscite d’ailleurs un débat chez les puristes : Aurait-il la même valeur que celui réalisé par l’Australien Rod Laver qui, en 1969, avait réussi à s’adjuger les quatre trophées majeurs dans la même année? Peu importe pour Nadal, qui affirme que «la pression est la même». Peu importe aussi pour Federer, qui cherchera à barrer la route de l’Espagnol, en dépit d’un départ plus périlleux, contre le Slovaque Lukas Lacko puis théoriquement le Français Gilles Simon. En ligne de mire pour le Suisse: un cinquième titre à Melbourne mais aussi défendre son trophée et ses points, pour espérer redevenir N°1 mondial cette saison. Il faudra peut-être d’abord se débarrasser du Serbe Novak Djokovic, vainqueur du tournoi en 2008 et tout auréolé de sa victoire en Coupe Davis. Soderling, Murray, Djokovic, voire Davydenko ou Tsonga… Derrière, la concurrence entre prétendants sera acharnée. Et pourquoi, comme souvent à Melbourne, une surprise ne se glisserait-elle pas parmi eux? Chez les dames, l’attention se portera sur la jeune Danoise Caroline Wozniacki, toujours en quête d’un joyau pour sa couronne de N°1 mondiale. «Je n’ai rien à prouver», martèle-t-elle. Mais les critiques ne cesseront pas tant qu’elle n’aura pas gagné un titre majeur, et une élimination précoce à Melbourne ferait mauvais effet sur un circuit WTA décidément très ouvert. Sur sa route, après un premier tour de piste contre l’Argentine Gisela Dulko, Wozniacki pourrait retrouver la Belge Justine Henin, finaliste en 2010, et membre de la «vieille génération», selon ses termes. Aux côtés de la Liégeoise, Venus Williams ou Kim Clijsters se chargeront de rappeler à leurs cadettes qu’elles ont toujours la main chaude. A moins que là encore, une inconnue ne surgisse et rafle la mise dans l’été austral.
Jérémy Marot (AFP)