Le Giro ne compte plus que 138 cyclistes, et ce à cinq étapes avant l’arrivée à Milan. Parmi eux, Petacchi a confirmé qu’il était de loin le meilleur sprinter de ce tour d’Italie. Couvert de pansements, au coude et au genou gauche, après sa chute dans le contre-la-montre, ce cycliste s’est imposé nettement à Casper au terme des 207 kilomètres de cette étape de transition, à l’entrée de la dernière semaine de course.
A l’hôpital de Bolzano où Petacchi a été admis après sa chute, les radiographies avaient exclu une fracture. Mais ses multiples contusions et un gros hématome dans le dos l’avaient amené à reporter sa décision de poursuivre ou non la course au lendemain. Il décide finalement de courir pour ajouter dans l’après-midi un cinquième bouquet à sa collection. Le plus courageux assurément, à défaut d’être le plus brillant, dans un sprint orphelin de deux des meilleurs spécialistes, l’Italien Mario Cipollini et l’Australien Robbie McEwen, qui ont tous deux abandonné. Cette étape, menée à plus de 44 km/h de moyenne, a été animée dès le départ par de nombreuses tentatives. Seuls, l’Ukrainien Sergiy Avdyeyev et le Polonais Piotr Chmielewski ont réussi à trouver l’ouverture pour mener une échappée de 110 kilomètres, toujours contrôlée à distance (3 min 20 d’écart maximum) par le peloton. A 44 kilomètres de Pavie, la capitale des rois lombards au Moyen-Age, le regroupement s’est opéré à l’approche du sprint intermédiaire, l’Intergiro, facteur de blocage en l’occurrence quand il est situé dans le dernier quart du parcours. Puis, les équipes de Petacchi et Bennati ont verrouillé la course pour le bonheur du porteur du maillot rose, l’Italien Gilberto Simoni, visiblement serein.