Redounae Allali : L’autre visage

Qui aurait cru que le rebelle du football national a aussi des pré-occupations sociales ? Et c’est pourtant vrai. «A chaque occasion qui se présente, je ne peux me priver de faire du bien autour de moi», a déclaré Rédouane Alllali à Aujourd’hui Le Maroc. A la veille du match retard pour le compte de la septième journée du championnat du Groupement national de football qui a opposé le WAC au KACM, il a tenu à partager les peines des jeunes pensionnaires de ce complexe pénitencier. En compagnie de Fatima Aouam, la première athlète femme marocaine, l’ambiance était de fête. Les organisateurs de l’opération ont été très surpris par l’accueil qui a été réservé au footballeur wydadi.
Faisant des passes par-ci, des dribbles par-là, il s’est produit devant un public enchanté. Tous les jeunes prisonniers étaient sous le charme. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on peut se retrouver face à une star du foot, et qui plus est, passé pour être le rebelle de son équipe. Son comportement lui a même valu plusieurs suspensions. Sur les terrains, Allali peut contester, crier, mais samedi face à ces jeunes délinquants, il a donné l’image d’un jeune issu de milieux modestes qui se bat pour une meilleure réintégration de la jeunesse dans la société. Il n’existait plus de wydadis ni de rajaouis parmi ces jeunes. Ils n’étaient que des fans du football, ce sport magique qui a ensorcelé toute une nation. On voyait flotter les deux couleurs, rouge et vert, côte à côte. N’oublions pas que Allali a failli joueur avec les Vert et Blanc. A un moment où ce pur produit du WAC se trouvait en mauvaise posture, il s’est tourné vers le frère ennemi.
Les dirigeants wydadis se sont alors précipités pour corriger cette anomalie. Résultat, Rédouane Allali reprend sa place au milieu des siens, après plusieurs mois passés en Arabie Saoudite en compagnie d’Al Ahly Jeddah et au Qatar au sein d’Al Ahly. Depuis le début du championnat, il a disputé cinq matches sous les couleurs du WAC et a réussi à marquer à deux reprises. Il n’a pu faire les déplacements avec le groupe pour le compte de la Coupe des vainqueurs de coupe puisqu’il n’était pas homologué par la CAF pour l’occasion. Mais même à Casablanca, à plusieurs kilomètres de Kumassi, la joie a été la même. La fierté d’appartenir à un si jeune groupe qui s’illustre sur le plan continental a été au rendez-vous. Pour caresser cette coupe, il a fallu attendre que ses co-équipiers la ramènent à Casablanca. La joie a même éclipsé les quelques problèmes intervenus entre le joueur et les dirigeants du club. Le motif, «mes arriérés de primes. J’en ai reçu une partie et la direction m’a promis le reste pour la fin de l’année», a-t-il expliqué. La somme qui reste à payer est de l’ordre de 200.000 dirhams. Allali est conscient qu’un après-midi ne peut soulager la souffrance de plusieurs années d’incarcération. Il a promis de revenir, en compagnie de plusieurs autres stars du football national.