Aujourd’hui Le Maroc : De retour en championnat du GNFI, vous avez finalement choisi d’atterrir au Raja. Quelles sont les motivations de ce choix?
Youssef Rossi : Je suis de retour au Raja de Casablanca et j’en suis très content. Les dirigeants des Vert et Blanc m’ont contacté il y a de cela deux mois déjà. Mais à l’époque, rien n’était encore clair. Après réflexion, je me suis dit que je ne pourrais me sentir mieux qu’au sein de mon équipe d’origine, avec laquelle j’ai vécu la plupart des forts moments de ma carrière footbalistique. Et ces négociations avec le Raja ont donc abouti, la semaine dernière, à la signature d’un contrat qui me liera au club jusqu’à la fin de la saison. Si l’expérience est concluante, rien ne m’empêchera de prolonger mon contrat pour une saison supplémentaire. J’intégrerais effectivement le groupe dans deux semaines.
Quels sont vos objectifs avec le Raja ?
Après avoir remporté la coupe de la Confédération africaine de football (CAF), l’appétit des Vert et Blanc est devenu encore plus grand, tant en championnat qu’en coupe du Trône. Mais à court et à moyen termes, je dirais que l’objectif du groupe est de bien mener les rencontres qu’il est amené à jouer, même celles contre des équipes à sa portée. Je penseque c’est-là le secret de toute réussite : ne jamais sous-estimer ses adversaires.
Vous étiez pourtant annoncé à l’équipe des FAR avec laquelle vous avez même commencé les entraînements ?
Il est vrai qu’au début de la saison, ma destination au Maroc était le club des FAR. Je me suis entraîné avec cette équipe pour une certaine période, mais je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Je n’ai pas pu m’intégrer. C’était plus fort que moi. Je me suis rendu compte qu’au Maroc, je ne pouvais évoluer qu’au sein du Raja de Casablanca. Ceci dit, je pense que l’équipe des FAR est une grande formation qui a les potentialités physiques et tactiques à même de lui permettre de jouer les grands rôles dans le championnat national. Les résultats que les militaires ont récoltés ce début de saison en sont d’ailleurs la preuve.
Après une carrière professionnelle riche en expériences, notamment en France et en Ecosse, pourquoi cette décision de revenir au championnat marocain ?
Mon retour au Maroc a d’abord été dicté par des causes personnelles. Ma petite famille a trouvé de grandes difficultés à s’adapter à la vie dans une aussi petite ville que l’est Dunfermline. En outre, sur le plan footbalistique, les deux années durant lesquelles je suis resté en Ecosse étaient très éprouvantes, surtout si on les compare aux trois précédentes années que j’ai passées en championnat français auparavant. La transition s’est faite dans la douleur ce qui a beaucoup entravé mon intégration au sein de l’équipe de Dunfermline. Les difficultés étaient d’abord d’un ordre tactique et technique puisque le championnat écossais a ses propres particularités. Le jeu est à 100 % offensif et demeure basé sur un engagement physique total. Ce qui est tout à fait différent de la philosophie du football africain, axé essentiellement sur la technique. Une relation conflictuelle avec l’entraîneur de l’équipe est venue empirer cet état de fait, ce qui a rendu mon expérience encore plus difficile. Enfin, et c’est une cause non moins négligeable, les conditions climatiques très dures dans cette région du monde, où la pluie fait place à la neige plusieurs mois par an, n’étaient pas pour m’encourager à prolonger mon séjour. C’est pourquoi le retour au Maroc s’est imposé à mes yeux.
Et pourquoi ne pas avoir choisi une autre destination ? Un autre championnat professionnel par exemple ?
Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas joué pour cause de blessure. D’ailleurs, la saison dernière était une année sabbatique que j’ai passée au Maroc. Après mon rétablissement et le règlement de ma situation avec le club écossais, j’ai pris la décision de m’y installer définitivement. Mon séjour en Europe, qui a duré huit années, commençait à peser lourd sur ma famille. Le choix d’un club marocain s’est donc imposé. Il y avait d’abord les FAR, mais mon choix s’est finalement porté sur le Raja. Il ne faut pas oublier que c’est au sein du championnat de première division du Groupement national de football que j’ai commencé ma carrière. Mon retour au bercail ne sera que très bénéfique à cette dernière justement. Au sein d’un groupe homogène et expérimenté, comme celui du Raja, mon expérience professionnelle sera très utile aux jeunes éléments. Et personnellement, je suis sûr d’avoir beaucoup de choses à apprendre de ces jeunes.