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Séparation à l’amiable

Aujourd’hui Le Maroc : Quelles sont les raisons qui ont poussé le groupe Darmon et la FRMF à résilier leur contrat de partenariat ?
Karim Alem : Il faut remonter au contrat initial qui a été signé déjà en 1996 entre le groupe Darmon et le comité provisoire de la FRMF. À l’époque, la fédération n’avait pas un agent commercial de cette envergure et toute proposition de ce genre était la bienvenue. Ceci étant, les termes de l’accord étaient avantageux pour la fédération dans la mesure où le groupe français avait la charge de chercher des sponsors . Il était convenu que pendant une durée de quatre ans de cette intermédiation, Darmon perçoit une commission de 40 % sur les recettes publicitaires, le reste soit 60 % revenait à la FRMF. Dans cette transaction, La fédération est toujours gagnante puisqu’elle ne perd rien pour commercialiser le football national. Le président de la fédération avait raison de dire «Même si je donne 80 % à un agent qui m’apporte de l’argent, j’ai toujours 20 % de profit puisque je n’investis rien» . Au terme de ses quatre ans la donne a changé puisque la fédération a parcouru un bout de chemin dans ce domaine. En plus, l’équipe nationale a grignoté des points en réputation jusqu’à se classer 14e mondial avec en prime une belle prestation en Coupe du monde.
ALM : La FRMF était donc en bonne position pour renégocier ce contrat de partenariat en l’an 2000 ?
K.A. : Effectivement. Cette réussite a poussé plusieurs concurrents au groupe Darmon à offrir leurs services à la fédération. Nous avons lancé alors un appel d’offre set l’on a donné préférence à notre ancien partenaire qui a élevé haut la barre pour obtenir ce marché. Dans le nouveau contrat, Darmon s’est engagé à verser à la fédération un minimum garanti de 120 millions de dirhams sur quatre ans et il récolte 20 % de commission au-delà du chiffre. Il est devenu ainsi le principal pourvoyeur de fonds de la fédération puisque son apport atteint les deux tiers des revenus de la FRMF. Malheureusement après cinq ou six mois de versements mensuels, ce groupe s’est aperçu qu’il ne s’est pas bien équipé pour faire face à ce challenge. Même si le marché était porteur, ses agents n’avaient pas eu suffisamment d’énergie pour attirer les sponsors. Il était donc dans l’incapacité d’honorer ses engagements et nous avons décidé en commun accord de résilier le contrat à l’amiable.
ALM : Dans quelles conditions avez-vous négocié la rupture de ce partenariat ?
K.A. : Comme ce contrat était bien ficelé, nous avons négocié cette résiliation dans une bonne position tout en tenant à ne pas couper tous les ponts avec le groupe Darmon. Il vaut mieux un mauvais contrat qu’une guerre mais je considère que cet accord s’est réalisé sur des bases équitables et raisonnables. Nous avons tablé sur la clause du minimum garanti et nous avons cédé un petit arrondi sur les commissions à notre partenaire.
ALM : Quelles seront les incidences de cette rupture sur le budget de la FRMF ?
K.A. : Le groupe Darmon est parti sans laisser de sponsors tenus de respecter un contrat sur une durée limitée. De ce coté la FRMF n’aura pas à souffrir d’un quelconque manque à gagner. La plupart de nos sponsors étant marocains tels Maroc Telecom, Coca-Cola, Sidi Ali et autres, nous continuerons donc à bénéficier de leur apport. Par ailleurs, on a gagné de l’expérience dans nos rapports avec le groupe Darmon et nous tenons à l’exploiter pour commercialiser le football marocain. La fédération a d’ailleurs créé une cellule de marketing pour s’occuper de ce dossier et ce, en collaboration avec l’ex-représentant de Darmon au Maroc. Cette cellule essayera de vendre les droits d’image aux deux chaînes de télévision marocaines par les canaux satellitaires, elle aura à charge l’installation des panneaux publicitaires, la diffusion des spots publicitaires et des logos sur les maillots des équipes. En définitive, cette cellule de marketing permettra à la fédération de gérer directement la commercialisation de notre football. Ceci étant, nous restons ouverts aux propositions de tout intermédiaire étranger à même de fructifier nos recettes dans ce domaine.
ALM : Mais il est préférable d’avoir un agent de renommée internationale pour pouvoir attirer des sponsors de grandes marques ?
K.A. : Nous restons ouverts à toutes les propositions de tout intermediaire étranger à même de fructifier nos recettes dans ce domaine. Il est vrai qu’un agent commercial connu à l’échelle mondiale comme Darmon ou le groupe Havas qui avait d’ailleurs soumissionné lors de notre appel d’offre serait la solution idéale. La fédération ne ménagera aucun effort pour attirer ces agents. La cellule de Marketing qui est devenu opérationnelle pourrait se charger de cette fonction de prospection. Mais en attendant il faut gérer le porte-feuille dont on dispose actuellement.

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