Native de Mohammadia en 1979, Bahia Mouhtassine aura vécu une grande partie de sa vie, la raquette scotchée à la main. L’accessoire tennistique a, en effet, été le plus fidèle de ses compagnons. Il n’a jamais trahi sa confiance, jamais refusé de la servir. Bref, il ne lui a jamais dit « non ».
De facto, cette étrange complicité qui lie Bahia à sa raquette pourrait trouver son explication dans le dévouement inconditionnel de celle-ci. Un service loyal qui a fini par consolider l’attachement de la maîtresse à son inséparable soubrette. D’autant plus que celle-ci doit lui procurer tant de bonheur.
Du plaisir, justement, Bahia Mouhtassine a commencé à s’en délecter dès l’âge de 9 ans, lorsqu’elle découvrit pour la première fois ce que est un court de tennis. Rapidement, la petite fillette au regard malicieux tomba sous le charme de la petite balle jaune. Il faut dire qu’elle fit la connaissance de la petite balle jaune, il y’a bien longtemps. Seulement, l’accessoire cité précédemment, et que l’on nomme communément «raquette de tennis», n’était pas de la partie. Ses frêles mains de «p’tit bout de chou» ne pouvaient se saisir, à l’époque, de l’instrument. Il aura ainsi fallu attendre que neuf printemps soient écoulés, pour que balle et raquette consomment le mariage et s’unissent, à jamais, entre ses mains.
La petite Bahia entama, donc, son initiation. Jour après jour, au fur et à mesure que l’apprentissage se solidifiait, la future championne éprouvera de plus en plus de bonheur sur la terre battue. Sa carrière entamant son petit bonhomme de chemin, Bahia s’illustra à plusieurs reprises lors des tournois où s’affrontaient les jeunes talents. Dès ses premières participations, les observateurs avertis voyaient en elle une graine de championne. Ils n’avaient pas tort.
Évoluant actuellement sous les couleurs du COC, la jeune femme qu’elle est aujourd’hui aura parcouru bien du chemin, truffant au gré des tournois, nationaux et internationaux confondus, un tableau de chasse des plus garnis. Au passage et parmi les excellentes réalisations qui jalonnent son chemin, Bahia aura été la première et l’unique Marocaine à disputer les Internationaux de France. En effet, Rolland Garros connut, une et une seule fois, la participation d’une Marocaine en la personne de Bahia Mouhtassine, après qu’elle a franchi avec brio l’étape qualificative.
Une année auparavant, elle fit son entrée pour la première fois dans un tournoi du Grand Chelem. En 2002, l’Open d’Australie lui ouvrit les bras et elle découvrit une nouvelle ivresse. Mais l’ambassadrice du tennis féminin marocain estime que Rolland Garros lui procura plus de plaisir. «C’est le plus beau tournoi du monde», souligne-t-elle. En compagnie de Brahim Bertaï, son coach de mari, les deux compères doivent partager des moments d’intense complicité. En effet, le fameux tandem a la chance de partager les flammes conjugale et tennistique. Un couple uni par les liens du mariage et du tennis, sillonnant la planète sous l’emprise de la même passion.