À défaut de compter sur la présence des stars du moment, le tournoi de tennis de Paris-Bercy a sacré un joueur d’avenir, le Tchèque Tomas Berdych, vainqueur de l’homme fort de l’automne, le Croate Ivan Ljubicic, en cinq sets 6-3, 6-4, 3-6, 4-6, 6-4 dimanche en finale. Né en 1985, Berdych occupait en début de semaine la place enviable de quatrième mondial parmi les joueurs de 20 ans ou moins. Mais sa progression jusqu’à la 50e place à l’ATP avait inévitablement souffert de la comparaison avec son camarade de promotion Rafael Nadal, voire avec les Français Richard Gasquet et Gaël Monfils. Alors que le phénomène espagnol tutoie Roger Federer sur des sommets inatteignables pour le commun des joueurs, le Tchèque, plus vieux que lui d’un an, avait dû se contenter jusqu’à présent d’un seul titre au modeste tournoi sur terre battue de Palerme en 2004. Même s’il a battu une belle brochette de têtes de série (Coria, Gaudio, Ferrero, Stepanek, Ljubicic), sa victoire à Paris ne suffit pas à faire de lui une terreur du circuit, compte tenu de l’absence de la quasi totalité des vedettes, à commencer par Federer, Nadal et le tenant du titre Marat Safin, venu à Paris uniquement pour remettre la coupe au vainqueur.
Il a en tout cas montré l’étendue de son potentiel, entrevu une première fois en 2004 lorsqu’il avait sorti Federer des jeux Olympiques d’Athènes et confirmé cet été à Cincinnati par une victoire sur Nadal. Grand (1,93 m) et puissant, Berdych est doté d’une première balle de service et d’un coup droit dignes des meilleurs.
Ce sont ces deux armes (18 aces, 17 coups droits gagnants) qui lui ont permis de devenir le deuxième plus jeune vainqueur à Bercy après Boris Becker en 1986 et le troisième à l’emporter sans avoir été tête de série.
Avec ses deux coups préférés, Berdych a pris à la gorge dès le début de la rencontre un Ljubicic semblant emprunté et incapable de lâcher ses coups, peut-être à cause d’une douleur au genou qui s’était déclarée ces derniers jours.