ALM : Après le FUS, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, le Japon et le Qatar, vous venez de prendre les destinées de l’un des clubs les plus prestigieux de France, l’Olympique de Marseille. Est-ce que vous aviez besoin de tout ce parcours-là pour que l’on fasse appel à vos services ?
Philippe Troussier : Je peux vous assurer que les moments que je passe, actuellement, en France me confortent dans l’idée que je ne me suis pas trompé dans mes choix précédents. J’ai eu la chance de connaître toutes ces expériences internationales, quel que soit le niveau. Pour moi, c’était des défis sportifs, humanitaires et professionnels. Aujourd’hui, le retour en France est, quelque part, tout à fait logique vu mon parcours, mais je me sens tellement plus fort, aujourd’hui, intellectuellement et physiquement pour être armé et pouvoir remplir la mission qui m’a été confiée à l’OM. Mon parcours n’est pas encore terminé. Je crois que ma nouvelle fonction est très intéressante. Elle me permet de me conforter et de confirmer tout ce que je faisais avant. On avait tendance à me coller cette étiquette un peu exotique. Aujourd’hui, j’ai un statut qui est plus conforme à ce que je souhaite. En plus, si je réussis à Marseille cela va me donner une autre opportunité pour le reste de ma carrière. J’en suis conscient, mais je n’oublie pas que je peux aussi prendre d’autres décisions. Si, par exemple, un jour on me propose de prendre les commandes d’une équipe de troisième division au Vietnam, je n’hésiterais pas. C’est comme ça que je vois les choses.
Cela fait maintenant deux mois que vous êtes à la tête de l’OM. Quel est le bilan aujourd’hui ?
Il faut dire, quand même, que le club n’était pas si mal que ça quand j’y suis arrivé. Il était en crise de confiance, surtout après son élimination de la coupe de la ligue par le Paris-Saint-Germain. Chose qui a créé un climat de crise, mais quand on regardait, à l’époque, le classement de l’équipe, elle était classée septième à trois points de Monaco. Elle était toujours dans les objectifs majeurs, à savoir la qualification à la Champion’s League. Par rapport à mon prédécesseur, je n’ai fait que continuer son travail. J’ai apporté ma personnalité et ma façon de voir les choses. J’ai beaucoup insisté sur la notion de groupe. Il fallait aussi redonner confiance aux joueurs afin qu’ils puissent s’exprimer. Aujourd’hui, l’équipe est beaucoup plus libre, plus constante et plus efficace. S’il y a quelque chose qui a changé durant cette période, c’est l’ambition. Autrement dit, le sentiment de faire plus.
Est-ce qu’il y a des joueurs marocains dans votre effectif ?
Oui, j’en ai un qui s’appelle Karim Dahou qui était prêté à lorient et que l’on a récupéré au Mercato. C’est un attaquant. J’ai aussi un assistant marocain qui me suit depuis plus de dix ans.
Vous avez toujours des contacts avec le FUS ?
J’entretiens de très bonnes relations avec ce club avec lequel j’ai remporté la coupe du trône. Pour moi, c’est tout un symbole et cela va rester gravé dans ma mémoire.