Sports

Une leçon sur le professionnalisme

«La gestion administrative et financière d’un club professionnel de football ». Tel a été le thème de la conférence-débat organisée jeudi 18 avril par les étudiants de la quatrième année en sciences économiques et sociales, option Monnaie Banque et PME. Animé par le professeur Driss Frej, l’invité d’honneur de cet exposé n’a été autre qu’Alain Giresse, le célèbre ancien international français, actuellement entraîneur des FAR. Le Maroc s’apprête à instaurer un championnat professionnel. C’est pour le moins ce qu’affichent nos responsables politiques et sportifs.
L’économie du sport prend de plus en plus d’ampleur Les chiffres d’affaires qu’enregistre ce sport dans les quatre coins du globe. Trois bonnes raisons qui justifient que l’on se pose maintes questions sur le fonctionnement d’un club professionnel. « Pour un club de football, l’objectif à atteindre en premier lieu est celui des résultats. Il s’agit de répondre à une vocation purement sportive, mais qui requière des moyens juridiques et financiers afin d’y arriver », a déclaré Giresse. En parfait connaisseur des dessous du football français, l’ex-joueur, directeur sportif et manager de plusieurs clubs, s’est attelé à donner un exposé sur le fonctionnement d’une équipe professionnelle, tourné de sa vocation associative et sportive vers une culture d’entreprise. L’exemple français, de par sa réussite ces dernières années, sert de référence. Ainsi, l’on assisté à un changement du cadre juridique qui définit un club comme étant une société anonyme de sport professionnel, au lieu d’une société anonyme à but associatif. Un changement suivi de bien d’autres, couvrant tous les aspects liés à la gestion des clubs. Une gestion où l’argent, « le nerf de guerre » d’un club, est le seul maître à bord. Il serait intéressant de signaler dans cette optique que le président le l’Olympique de Marseille n’est autre que Robert-Louis Dreyfus, le parton de la marque Adidas.
Le Paris-Saint Germain est géré par le groupe Canal+, Bordeaux par la chaîne de télévision M6 et Sochaux par la marque Peugeot. Nul besoin de se leurrer donc, parler d’un sport professionnel, c’est parler d’un pouvoir économique qui en assure le fonctionnement. D’où l’organisation entreprenariale que connaissent tous les clubs et qui se divise en cinq parties. Du financier, lié aux recettes et dépenses, à la billetterie, en passant par le commercial (recherche de sponsors et de partenaires), le marketing où l’on développe des « produits » d’un club (maillots, magazines…) et l’administratif (contrats, organisation de matchs…), tout ce qui fait une entreprise dynamique qui cherche le profit doit être là. Ce n’est donc pas un hasard si le budget annuel d’un club comme le PSG s’élève à 704 millions de dirhams et si celui de la modeste équipe de Guingamp tourne à pas moins de 173. Des chiffres dont les recettes-guichet ne représentent que 16 à 20 % et les dépenses en rémunération des joueurs atteignent facilement 60 à 70 %. Un organe de contrôle a même été crée pour autoriser ou non un club à participer au championnat, en fonction du budget qu’il présente : la Direction nationale de contrôle et de gestion. De par les trois contrôles annuels qu’elle effectue, le «sort» financier de tous les clubs en dépend.
Les retombées économiques d’une telle gestion sont innombrables. Que ce soit sur un plan local ou national, des ressources régulières sont générées : hôtellerie, restauration, emplois fixe et temporaires crées, produits commercialisés… L’effet de l’organisation de la Coupe du Monde par la France se fait toujours sentir. La question à se poser désormais se rapporte au Maroc. La gestion entreprenariale d’un club professionnel de football dans notre pays, est-elle possible ? Les modèles européens, y sont-ils applicables?. Ceci, en tenant compte des piètres prestations de l’équipe nationale, les problèmes d’infrastructures, l’opacité de la gestion des clubs, l’absence de cadre juridique, l’amateurisme. Des questions qui restent, encore, sans réponses. La conférence, dont l’organisation réussie avait nécessité des mois de recherches et de travail de la part des étudiants, aura pour le moins eu le mérite d’avoir permis un débat des plus riche sur cette question.
Reste à signaler que les différents assistants ont dû se frayer leur chemin parmi une foule importante d’étudiants qui manifestaient pour le report de la date des examens du 6 au 14 mai. Leur colère a failli tuer dans l’oeuf l’organisation de cette conférence puisque les protestataires se sont introduits dans l’enceinte même de l’amphithéatre où se déroulait l’événement. Tout est bien qui finit bien, un compromis, conclu entre le professeur Driss Frej, animateur de l’exposé, consistant à informer la presse des raisons de la manifestation, a permis sa tenue. Tant mieux.

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