Le dossier du professionnalisme annoncé depuis deux mois par la fédération de football, ne cesse d’alimenter les débats mais aussi de provoquer des polémiques. Les défenseurs de projet comme ceux qui le rejettent ne manquent pas d’arguments pour étayer leurs choix. Mais la réaction qui a le plus surpris les observateurs est celle du ministre de la jeunesse et des sports, Ahmed Moussaoui. Ce dernier avait en effet affirmé devant la chambre des conseillers qu’aucune décision définitive n’a été prise à ce sujet. Une phrase qui a semé le doute dans le milieu du football d’autant plus qu’elle émane d’un ministère qui est de surcroît la tutelle de la fédération royale marocaine de football (FRMF). Certains ont senti cette volte face comme un indice d’un conflit qui oppose le ministère au bureau fédéral de la FRMF. D’autres sont allés jusqu’à faire endosser au ministre une quelconque velléité électorale et puis on trouve les autres dont certains membres de la fédération qui estiment que la réaction du ministre n’était pas du tout négative. Selon ces derniers, Ahmed Moussaoui, ne voulait pas, tout simplement, exclure des équipes comme le prévoit le projet pour quatre clubs de GNFI. Autrement le ministère de la Jeunesse et des Sports est bel et bien impliqué dans ce dossier puisqu’il est représenté dans la commission préparatoire. D’ailleurs, le Secrétaire général de la FRFM, Karim Alem, est formel quant à l’adhésion de principe du ministre à ce projet qui est palpable dans la pratique avec la participation de deux cadres de département à l’élaboration de ce projet. Très confiant et fortement convaincu de la perspicacité de cette entreprise, Alem considère que la passation au professionnalisme n’était pas une alternative mais une priorité : Il existe des gens qui aiment réduire ce projet à des chiffres en évoquant en tout temps et tout lieu la réduction des équipes de GNFI de 16 à 12. C’est ce que veulent justement ceux qui complaisent dans le désordre puisqu’ils vivent dans l’aisance dans l’ambiguïté. Or le professionnalisme, outre qu’il permet à un club de se doter de structures juridiques et financières, oblige les dirigeants à rendre des comptes. C’est certainement cette logique de contrôle des deniers publics qui fait peur à ceux qui récusent sans raison la mise à niveau de notre football. » Par conséquent on n’en a cure de ces opposants au professionnalisme qui ont essayé d’agrandir les dires du ministre qui n’a jamais été contre ce projet. Bien plus le conseil fédéral a tenu mardi une réunion dans laquelle ce projet a été étudié le volet juridique qui est actuellement entre les mains des experts. Tout donc fonctionne en temps réel pour finaliser un projet dont l’application est prévue pour la saison 2003/2004. Le Secrétaire général de la FRMF n’a pas de doutes à ce sujet : « Il faut garder à l’esprit qu’on a fixé une échéance pour la mise à niveau de notre football. Puisque la volonté de l’organisation et de la transparence existe, je ne vois pas pourquoi nous n’irons pas au bout de cette nécessité qu’est la restructuration de notre football.» La machine de la réforme ne peut pas revenir en arrière, d’autant plus que les membres de la fédération se réunissent régulièrement à ce sujet avec le ministre. La fédération et à sa tête son président, le Général Housni Benslimane, semble décidée à dépasser la rhétorique inutile pour passer à l’acte. Tant mieux pour la transparence, tant pis pour l’ambiguïté devenue le fonds de commerce de certains fossoyeurs de notre football.