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Coupe du monde : L’histoire des participations marocaines, entre exploits et déceptions

© D.R

Après une absence de 20 ans remontant au Mondial français de 1998, la sélection marocaine marque son grand retour dans cette prestigieuse compétition à l’occasion de la Coupe du monde de football 2018 en Russie (14 juin-15 juillet) après avoir terminé en tête du groupe C des qualifications africaines, avec 12 points et aucune défaite.

Le Maroc sera accompagné par trois nations arabes au mondial russe, puisque la Tunisie, l’Egypte et l’Arabie Saoudite ont validé leur billet, faisant de l’édition 2018 la première à connaitre la participation de trois sélections arabes, sachant que les Lions de l’Atlas sont les seuls à ne pas avoir encaissé un seul but au cours des phases qualificatives, tous continents confondus. Pour sa 5ème participation au Mondial, après celles de 1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France, la sélection marocaine devra se défaire des redoutables équipes espagnole et portugaise ainsi que de l’Iran, ses adversaires du groupe B, considéré comme le « groupe de la mort ». Les aventures du Maroc en Coupe du monde remontent à 1970 sous la houlette du Yougoslave Blagoje Vidinić. Cette année-là, le Maroc avait atterri au Groupe D aux côtés de l’Allemagne de l’Ouest, du Pérou et de la Bulgarie, devenant la première arabe et africaine à disputer les phases finales d’une Coupe du monde, sachant que l’Egypte avait participé à la deuxième édition du mondial en 1934 en Italie après avoir bénéficié d’une invitation. Avant le mondial mexicain, la sélection marocaine avait disputé les phases qualificatives du mondial 1962 en Chili, une participation qui avait marqué un tournant dans la relation de l’Afrique avec le Mondial. En effet, à l’époque, le continent ne disposait pas d’un billet de qualification complet pour la compétition internationale, le vainqueur des phases de qualification africain devait jouer contre une sélection européenne lors d’un match barrage.

Ainsi, le Maroc a dû affronter, lors de cette étape décisive, une prestigieuse sélection espagnole, comptant parmi ses rangs le grand Di Stefano ou encore Gento. Les Lions de l’Atlas s’étaient alors inclinés 0-1 à Casablanca lors du match aller et 3-2 à Madrid lors du match retour.

Cette injustice de la FIFA, qui privait l’Afrique d’un siège aux phases finales du mondial, avait contraint le continent à boycotter les phases qualificatives à la Coupe du monde 1966 en Angleterre, poussant l’organisme international à revoir sa décision et à octroyer enfin un ticket complet pour l’Afrique lors du mondial de 1970 au Mexique, arraché par le Maroc. Le mondial de 1970 a permis à la sélection marocaine de signer son premier grand succès footballistique, après un duel épique contre la redoutable sélection ouest-allemande dirigée par Franz Beckenbauer, le gardien Sepp Maier et le buteur Gerd Muller.

Pour sa première apparition dans la plus grande compétition de football au monde, le 3 juin 1970 au Stade de la ville de Léon au Mexique, le Maroc a marqué les esprits en terminant la première période du match menant 1-0 grâce à un but signé Mohamed Jarir Houmane (21e min), disparu le 20 mai dernier, avant que les Allemands n’égalisent grâce à Seeler (56e). Muller, qui a terminé meilleur buteur de cette édition, avait inscrit le but de la victoire pour les Allemands à la 80e minute. Malheureusement, les Lions de l’Atlas n’ont pas été en mesure de résister face au Pérou en s’inclinant 3-0, dont deux buts signés, Teófilo Cubillas, la star de la sélection péruvienne.

Par la suite, le Maroc a fait match nul lors de la troisième et dernière rencontre des poules contre la Bulgarie grâce à un but de Ghazouani, pour quitter la compétition avec un seul point au compteur.

Le manque d’expérience a joué un grand rôle lors de l’élimination de la sélection marocaine du mondial de 1970 au premier tour.

—Mondial du Mexique de 1986: un grand exploit d’une génération en or:

Après son absence au mondial de 1974 en Allemagne de l’Ouest, la sélection nationale a retrouvé la compétition et le Mexique en 1986 sous la direction du sélectionneur brésilien Jose Faria, quoique le tirage au sort des groupes ne fut pas clément, le Maroc faisait partie du groupe de la mort aux côtés de la Pologne, de l’Angleterre et du Portugal. Alors que les prévisions ne donnaient aucune chance au Maroc de franchir le premier tour, les Lions de l’Atlas ont su déjouer les pronostiques en réalisant un match nul contre la Pologne sur un score vierge 0-0 le 2 juin au Stadio Tecnologico de Monterey, avant de répéter la même performance le 6 juin face à l’Angleterre.

Le 11 juin, à Guadalajara, les Lions de l’Atlas ont créé l’évènement avec une éclatante victoire 3-1 face au Portugal grâce aux réalisations de Abderrazak Khairi (19e, 28e) et Merry Krimau (62e), terminant ainsi en tête de leur groupe. Les coéquipiers de Baddou Zaki ont suscité l’admiration du monde entier en devenant la première sélection africaine et arabe à passer au second tour des phases finales d’un Mondial, un exploit inédit jusque-là.

Le 17 juin 1986, les Marocains ont affronté la sélection d’Allemagne de l’Ouest à Monterrey, à qui ils ont rendu coup pour coup avant d’encaisser un but fatal à la 90e minute sur une frappe imparable de Lothar Mattäus. Les Lions ont ainsi quitté la compétition la tête haute en s’attirant les louanges des amateurs du football du monde entier.

Le défunt Abdelmajid Dolmy, « le maestro », aura été l’un des symboles de cette génération dorée qui a honoré le football africain et arabe, tandis que le gardien Baddou Zaki a joué un rôle crucial pour assurer la qualification des Lions au second tour. Cette année-là, il était considéré parmi les meilleurs gardiens de but du mondial 1986 avant de recevoir le ballon d’or du meilleur joueur africain. La participation du Maroc au Mondial-1994 aux États-Unis n’a pas abouti à ses fins. Les Lions de l’Atlas avaient quitté la compétition au stade du premier tour, en concédant trois défaites consécutives, respectivement face à la Belgique (0-1), l’Arabie Saoudite (1-2) et les Pays-Bas (1-2).

— Coupe du monde France 1998 : Spectacle assuré, joie incomplète Comptant dans ses rangs une constellation de stars, en l’occurrence le capitaine Noureddine Naybet, Mustapha Hadji, Abdeljalil Hadda (Camacho), Salaheddine Bassir, Chippo, Chiba pour ne citer qu’eux, le Maroc (10è mondial) était à deux doigts d’une deuxième qualification au deuxième tour, après l’exploit de 1986, mais les Brésiliens qui se sont inclinés « bizarrement » au dernier match du groupe face à la Norvège en ont décidé autrement. Logés dans la première poule aux côtés du Brésil, tenant du titre, de l’Écosse et de la Norvège avec qui ils ont fait match nul (2-2) en match de la première journée, les hommes du défunt Henri Michel étaient bien partis, quoiqu’ils aient raté une victoire qui leur avaient tendu la main.

Les deux réalisations marocaines avaient été inscrites par Hadji et Camacho.

En match de la deuxième journée, les Nationaux s’étaient inclinés face au Brésil (3-0). Grâce à cette victoire et celle de la première journée face à l’Écosse (2-1), la Seleção avait validé son billet pour le deuxième tour et il ne reste plus désormais qu’une seule place à prendre.

Le match de la troisième journée fut l’une des très belles prestations de l’équipe marocaine dans l’histoire de sa participation au Mondial. Un récital des coéquipiers du Maître à jouer du milieu de terrain Tahar El Khalej et une victoire écrasante face aux Écossais par 3 buts à 0 signés Bassir (Doublé) et Camacho. Jusqu’ici, tout semble bien sourire aux Lions de l’Atlas qui commencent déjà à savourer leur qualification au deuxième tour. Hélas !

Dans le deuxième match de cette journée, le Brésil qui était devant au score (1-0) jusqu’à la 83 minute du jeu, s’était finalement incliné face à la Norvège (1-2). Une victoire qui avait fait couler beaucoup d’encre ! Cependant, elle avait offert le deuxième billet du groupe aux coéquipiers d’André Flo avec 5 points une unité devant le Maroc.

Et c’est ainsi qu’un groupe de héros marocains armés de volonté et de patriotisme avaient écrit l’une des plus belles épopées du football national.

À leur retour du Mondial, les Lions de l’Atlas ont eu droit à un accueil des plus chaleureux et à une audience Royale. C’est devant des dizaines de personnes présentes au palais royal de Rabat, que Feu SM Hassan II avait décoré les joueurs, ainsi que le défunt Henri Michel.

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