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Entretien avec Youssef Tazi, jeune alpiniste marocain de 13 ans : Le mont Elbrus, prochain défi à surmonter

© D.R

Youssef Tazi, jeune prodige de 13 ans, a déjà fait la une de plusieurs journaux. A l’origine de cet intérêt se trouvent ses nombreux exploits qui l’ont mené à gravir les plus hauts sommets. Aujourd’hui, l’alpiniste marocain s’apprête à s’attaquer à Elbrus, point culminant d’une chaîne de montagnes dans le nord du Caucase en Russie avec 5.643 mètres d’altitude. Soutenu par son père, il nous raconte, ses débuts, ses rêves mais aussi les obstacles qui pourraient freiner ses expéditions.

ALM : Comment est née votre passion pour l’alpinisme ?
Youssef Tazi : Dès l’âge de 3 ans, j’ai commencé à faire régulièrement des sorties de randonnée en forêts et en montagnes avec ma famille. Une année seulement plus tard, j’ai pu gravir ma toute première montagne à l’âge de 4 ans. Il s’agit du Mont Bouhadli culminant avec 1.840 mètres et qui se trouve en Moyen Atlas, dans la région de Taza.
Après avoir goûté à cette sensation, je n’ai plus cessé de vouloir défier d’autres sommets. L’ascension des montagnes est devenue une source de liberté et d’épanouissement personnel pour moi, alimentant ma détermination à relever régulièrement de nouveaux défis et à lever le drapeau marocain très haut dans les cieux du monde.

Comment avez-vous franchi ce milieu très exigeant de la haute montagne ?
J’ai commencé par gravir de petits sommets, puis je me suis progressivement tourné vers des sommets plus hauts et plus difficiles, en compagnie de mon père.

Qu’est-ce qui vous anime dans ce défi?
L’alpinisme me permet d’être connecté avec la nature, de découvrir des paysages incroyables et représente une source de liberté et de joie pour moi, alimentant ma détermination à aller encore de l’avant et dépasser mes limites.

Comment se déroulent les préparations avant de vous attaquer aux sommets ?
Les préparations physiques en compagnie de mon père comprennent trois principaux types d’entraînements. Tout d’abord, nous nous préparons en participant à des courses à pied mais aussi par des entraînements d’endurance dont le but est d’augmenter les capacités cardiaques et pulmonaires sans oublier le renforcement des muscles ischio-jambiers. La pratique de la musculation est aussi importante. Elle permet de renforcer les muscles du corps, améliorer l’équilibre et la stabilité en montagne et réduire le risque de blessures.
Sans oublier de s’adonner aux entrainements d’acclimatation en haute altitude par des ascensions régulières de montagnes entre 3.000 et 4.000 mètres pour améliorer la capacité du corps à s’adapter, réduire le risque de mal aigu des montagnes (MAM) et renforcer notre endurance physique et mentale pour des efforts de longue durée qui peuvent aller jusqu’à 14 heures de hiking en une journée.
Etant encore jeune, je ne peux me passer également des conseils des alpinistes professionnels pour bénéficier de leur expérience en alpinisme. Et pour être performant, je me fais suivre par un médecin de sport et un nutritionniste sportif.

Quels sont les sommets que vous avez atteints ?
Jusqu’à présent, j’ai gravi plus que 40 sommets de montagne au Maroc, dont 13 de plus de 4.000 mètres.
J’ai réussi à atteindre le sommet du Mont Ararat, le point culminant de la Turquie avec 5165 m en août 2023, devenant ainsi le plus jeune alpiniste marocain et arabe à franchir la barre de cinq milles mètres.
Et en janvier dernier, j’ai réussi à gravir le Mont Kilimanjaro en Tanzanie, le plus haut sommet en Afrique avec 5895 m.

Toute expédition nécessite une logistique bien particulière avec notamment la recherche de financement. Votre précocité dans le milieu vous a-t-elle été préjudiciable ?
Effectivement, chaque expédition en montagne au Maroc comme à l’étranger nécessite un budget considérable. Un budget conséquent pour couvrir le transport, les frais d’agence, l’assurance, les entraînements spécifiques, les suivis médicaux sans parler du matériel.
Mon père et moi avons travaillé sur un dossier de sponsoring qui détaille la totalité des charges pour l’expédition Elbrus qui démarre le 25 juillet et prendra fin le 05 août. Un dossier que nous avons envoyé à plusieurs partenaires potentiels. Malheureusement, nous n’avons eu aucun retour positif.

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