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Industrie du sport : Les entreprises à bout de souffle

© D.R

La pandémie lui a porté un coup fatal

L’irruption de la Covid-19 dans nos vies a mis à rude épreuve des pans entiers de l’économie nationale. L’industrie du sport n’a pas été épargnée. Elle a même été lourdement touchée par les effets de la crise sanitaire puisque 98% des entreprises du secteur se disent avoir été profondément impactées, révèle une récente étude réalisée par Stadia et Sports Management School dévoilant que l’activité a chuté de 64% au Maroc.

Pour Mehdi Sekkouri, directeur général Stadia «cette étude a été nécessaire dans un premier temps pour évaluer concrètement l’impact de la crise afin d’attirer l’attention du gouvernement sur la gravité de la situation d’un secteur incontournable au Maroc tant sur le plan sanitaire qu’économique. Dans un second temps, elle a permis aux professionnels concernés de proposer des actions qui pourraient à leurs yeux sortir leur secteur de cette crise et accompagner ensuite son développement».

De son côté Jalil Achour, directeur général de Sports Management School Rabat affirme : «Cette étude est une étape importante pour consolider le rôle de notre école en tant qu’acteur académique et scientifique reconnu à l’échelon international au service du développement de l’écosystème sportif marocain». Évaluant l’impact de la crise, ladite enquête a été conduite au niveau de 50 entreprises privées issues de l’industrie du sport au Maroc. Celles-ci génèrent un chiffre d’affaires de 820 millions de dirhams (2019). Salles de fitness, équipementiers, agences, clubs, enseignes spécialisées, médias, start-up… les entreprises faisant objet de cette étude sont réparties sur l’ensemble du territoire national. En termes de chiffres, on en retiendra que 71% de l’industrie du sport est mise en péril par la Covid-19 alors que 28% des entreprises du secteur ont dû arrêter leur activité plus de trois mois.

Sur le plan du financement, 36,2% des structures ont eu recours à des solutions bancaires. En première ligne, les ressources humaines sont les principales victimes de la pandémie. Ainsi, 71% de ces sociétés ont dû revoir l’organisation de leurs ressources humaines. Plus encore, 53% des entreprises du secteur ont dû se séparer d’une partie de leurs salariés et 6,8% des employés par structure ont perdu leur travail. Parallèlement, les politiques de rémunération ont également été concernées par ces divers bouleversements. On compte à 76% les entreprises qui ont vu leur politique de rémunération impactée par la pandémie. Il s’avère que 46,3% des structures interrogées ont revu à la baisse les rémunérations de leurs salariés alors que 31,7% ont figé les augmentations de salaires prévues et à venir.

Par rapport aux mesures gouvernementales, 84% des professionnels du secteur estiment qu’elles ne sont pas «à la hauteur». Ils sont d’ailleurs 75% à bénéficier de ces mesures, selon cette étude. Globalement, l’industrie du sport représente 1,1% du PIB et assure un emploi à environ 240.000 personnes.

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Vers une industrie sportive «Made In Morocco»

Pour sortir de l’impasse, une liste de recommandations a été établie appelant à «favoriser l’émergence d’une véritable industrie du sport made in Morocco en mettant sur pied des mesures incitatives et de l’accompagnement destinés aux investisseurs souhaitant produire localement». Ils préconisent de faciliter la création d’un salon annuel destiné aux professionnels du secteur qui pourront y promouvoir leur savoir-faire, rencontrer des clients ou des partenaires potentiels. Dans ce sens, un accompagnement de la structuration de la filière sport à travers la création d’une instance représentative en vue d’intégrer la CGEM est nécessaire. Il s’agit aussi de créer une instance (agence ou haut-Commissariat) «apolitique et indépendante qui serait chargée exclusivement du domaine sportif» et mettre en place des incubateurs spécialisés qui accompagneraient de jeunes start-up innovantes dans le domaine du sport. «Ces incubateurs pourraient être installés dans les grands stades de Casablanca, Marrakech et Tanger», explique la même source. Au niveau des impôts, l’étude suggère de revoir la TVA de 20% à la baisse et l’aligner sur celle appliquée à d’autres secteurs entre 7 et 10%. «Cet alignement se justifie par la nécessité d’accompagner un secteur fortement impliqué dans la bonne santé des Marocains», précise-t-on. Par ailleurs, cette étude préconise d’instaurer un chèque sport-santé à consommer dans un réseau (enseignes, salles de sport…) qui pourrait être déductible d’impôts pour les entreprises les offrant à leurs collaborateurs.

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