Les liens du Maroc avec les pays d’Afrique dépassent le simple cadre des relations économiques pour englober des dimensions structurantes : l’aide au développement des pays d’Afrique subsaharienne, la dimension spirituelle de la coopération, l’accueil au Maroc de plusieurs milliers d’étudiants dont une large majorité a bénéficié de bourses marocaines.
Les relations du Royaume du Maroc avec l’Afrique ont connu un développement durable, notamment à travers le renforcement des capacités compétitives de l’offre exportable marocaine, la poursuite de la diversification à l’international des groupes marocains en Afrique, le choix de modes d’insertion appropriés dans l’économie africaine et la création de joint-ventures avec les firmes étrangères. Plusieurs experts reconnaissent que le Maroc occupe une position singulière en Afrique. Pour de nombreux investisseurs internationaux, en particulier européens, la situation géographique du Maroc et son niveau de développement en font un point d’entrée sur le continent africain. D’un autre côté le Maroc s’est doté d’une solide base industrielle et de services, au point que les entreprises marocaines se tournent désormais vers l’étranger, en particulier vers l’Afrique, pour se développer… On rénove, on renforce les instruments de promotion économique du Royaume en Afrique. On instaure un nouveau cadre institutionnel de relations économiques et financières avec les pays africains, en développant les moyens directs de transport terrestre, maritime et aérien à destination des partenaires du Maroc et en dotant les missions économiques des ambassades marocaines des moyens d’action nécessaires.
Certes, pendant longtemps les investisseurs marocains ont considéré l’Afrique subsaharienne comme une région difficile d’accès, mais depuis le début des années 2000 il y a eu un changement de paradigme. Un réel changement depuis que les grandes entreprises marocaines ont commencé à émerger et se sont mises en quête de nouveaux marchés pour étendre leurs activités. Le secteur privé a alors reconsidéré les risques afin de saisir davantage d’opportunités. C’est ainsi que la position du Maroc a été consolidée en tant que hub régional dans les domaines de la finance, des transports et de la formation universitaire et professionnelle. Le Maroc devrait tirer profit de sa position de trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, en renforçant son rôle dans les processus de dialogue et de coopération Afrique-Europe, en participant à l’édification de chaînes de valeur entre les deux continents et en approfondissant la coopération triangulaire dans les secteurs socio-économiques, à fort impact sur le développement de l’Afrique. La première vague d’investissements a eu lieu dans le début des années 2000 sous l’impulsion des principales banques du pays (BMCE, Attijariwafa bank et Banque Centrale Populaire) ainsi que de l’opérateur de télécommunications Maroc Telecom. Cette vague a été axée sur l’Afrique de l’Ouest francophone, en raison de la langue et des liens historiques avec le Maroc. Mais à partir de 2010, les flux d’investissement se sont diversifiés vers d’autres secteurs et parties du continent, portés par des entreprises telles que l’exportateur de phosphates OCP, le groupe immobilier Addoha ou le laboratoire pharmaceutique Cooper Pharma. En 2016, le leader mondial sur le marché des engrais phosphatés a créé une filiale du Groupe baptisée OCP Africa.
Celle-ci fournit des engrais adaptés aux besoins des cultures dans la région. Basée au Maroc, OCP Africa opère dans 16 pays du continent, notamment au Cameroun, au Rwanda et en Zambie. Au final, le Maroc est résolu à mettre six décennies d’expérience dans les domaines politique, diplomatique, économique, militaire et scientifique au service du développement autonome de l’Afrique. Les politiques industrielles stratégiques du Maroc ont permis au Royaume de se positionner en tant que pôle international d’engrais avec la production de plus de 20% des besoins mondiaux en engrais.
Présidence par le Maroc de la 57ème session de la CEA
Le Maroc a été élu, mercredi 12 mars 2025 à l’unanimité, à la présidence de la 57ème session de la CEA de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique.
Cette session est placée sous le thème « Faire progresser la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine : proposition d’actions stratégiques transformatrices », qui englobe également les questions de la numérisation, de la technologie, de la sécurité alimentaire et de la transformation énergétique.
A rappeler que le Royaume accueillera en mars 2026 la 58ème session de la CEA et de la Conférence des ministres africains des finances.
Par cette même occasion, le ministre de l’industrie et du commerce, Riyad Mezzour, a réitéré, devant la 57ème session de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique à Addis-Abeba, l’engagement constant du Maroc en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Pour le ministre marocain, qui s’exprimait en tant que président de la 57ème session de la CEA et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, la ZLECAf est plus qu’un cadre juridique, elle est l’un des principaux chantiers de l’Agenda 2063 qui promet des opportunités d’emploi, la dignité et l’espoir aux peuples du continent. «La ZLECAf est le défi de notre génération», a-t-il souligné, appelant à prendre des mesures audacieuses pour une meilleure mise en œuvre de cet accord dans un contexte mondial en pleine mutation.
Après avoir rappelé que depuis son retour à l’UA en 2017, le Maroc a joué le rôle de passerelle entre le Nord et le Sud, entre les traditions et l’innovation et entre l’ambition et l’action, le ministre a relevé que l’Afrique doit dépasser son statut d’exportateur de matières premières et d’importateur de produits de consommation. M. Mezzour a également estimé que l’Afrique doit bénéficier de ses ressources naturelles en développant l’industrialisation durable, en renforçant sa compétitivité industrielle et en assurant sa souveraineté industrielle, insistant sur l’importance d’une transition vers les énergies et les technologies renouvelables. «Les enfants africains méritent plus que les frontières héritées de la colonisation. Ils méritent une Afrique sans frontières: unie, prospère et fière», a-t-il conclu.