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Le projet de Zenata conçu pour répondre aux besoins de Casablanca les plus pressants

Photo : Chafik Arich

Le directeur général de l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), Ghassane El Machrafi, a souligné, mardi à Casablanca, que le projet d’envergure de la zone logistique de Zenata est conçu pour répondre aux besoins logistiques de la capitale économique les plus pressants.

Intervenant lors d’un panel sur «le challenge logistique de Casablanca», tenu en marge du 12ème Salon international du transport et de la logistique pour l’Afrique et la Méditerranée (Logismed), M. El Machrafi a indiqué que depuis deux ans, l’AMDL a priorisé Casablanca en lançant le projet de Zenata, une zone logistique de 380 hectares connectée au port, pour un total d’un million de mètres carrés d’entrepôts en périphérie de la ville.
Selon lui, le terrain est désormais disponible, le processus d’appel d’offres pour les travaux sera lancé sous peu, et l’analyse des propositions s’effectuera dans dix jours.
L’objectif est de doter Casablanca d’infrastructures de stockage centralisées et partagées en périphérie, suivant le modèle des grandes métropoles mondiales, tout en développant des solutions de distribution urbaine adaptées à la densité et à la diversité des points de vente, a expliqué le DG de l’AMDL, jugeant fondamental de prévoir des places de stationnement dédiées à la livraison et surtout de promouvoir la mutualisation des flux.
Avec ses zones périurbaines, Casablanca représente une métropole de 4 millions d’habitants au pouvoir d’achat supérieur à la moyenne nationale, générant près du tiers (32%) du PIB national, soit plus du double de la contribution de la région Rabat-Salé-Kénitra, a-t-il précisé, expliquant la concentration de plus de la moitié de la production industrielle nationale à Casablanca, notamment par le développement historique de la ville autour de ses infrastructures portuaires.
M. El Machrafi a, en outre, fait remarquer que cette configuration urbaine et économique engendre trois catégories principales de flux logistiques à gérer efficacement, à savoir la mobilité des personnes, la chaîne d’approvisionnement du commerce intérieur et la chaîne logistique du commerce extérieur, intrinsèquement liée aux activités portuaires.
De son côté, le président-directeur général (PDG) du groupe La Voie Express, Mohamed Talal, a insisté sur la nécessité pour la gouvernance locale d’impliquer davantage les professionnels du secteur logistique pour profiter de leur expertise précieuse en matière de maîtrise des réalités du terrain, des besoins des clients et des contraintes propres à la distribution urbaine.
Il a évoqué deux défis majeurs qui persistent dans ce contexte, à savoir la prépondérance des petits commerçants représentant encore 80% du marché de détail et l’émergence du commerce électronique qui génère de nouveaux flux de livraison, particulièrement prisés par les jeunes consommateurs.
Par ailleurs, M. Talal a estimé qu’une politique publique efficace en matière de logistique urbaine devrait impérativement être élaborée en concertation avec le secteur privé, en s’appuyant sur des solutions techniques éprouvées telles que l’aménagement de zones de livraison dédiées et l’optimisation des horaires.
La modernisation du cadre réglementaire constitue également une priorité, a-t-il poursuivi, considérant que certaines dispositions législatives ne reflètent plus les réalités contemporaines du secteur.
Pour sa part, la directrice Stratégie et Développement de l’Agence nationale des ports (ANP), Asmaa Karboub, a mis l’accent sur l’importance cruciale du port de Casablanca pour l’économie marocaine.
«Le port de Casablanca constitue un pilier fondamental de l’économie régionale et un levier stratégique pour les initiatives de coopération internationale, particulièrement avec les pays de la région atlantique dans le secteur agricole, au bénéfice des communautés rurales», a-t-elle dit.
Mme Karboub a indiqué que le port représente environ 30% du trafic maritime national, gère près de 90% du tonnage des marchandises non conteneurisées prises en charge par l’ANP et traite 60% du phosphate marocain et plus de la moitié des importations céréalières du pays.
Et d’ajouter : «La circulation quotidienne de plus de 5.000 camions en moyenne, avec des pics atteignant 11.000 véhicules, et les connexions établies avec plus d’une centaine de ports internationaux soulignent le rôle central de Casablanca dans la logistique portuaire régionale».

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