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Les dernières pluies sauvent la mise

© D.R

Le stress hydrique auquel le Royaume est exposé ces dernières années a impacté l’installation des cultures automnales et hivernales limitant ainsi les performances du secteur aussi bien au niveau local qu’à l’export.

Les dernières pluies qu’a connues le Maroc sont venues sauver la campagne agricole. A l’heure où les agriculteurs avaient des doutes quant au bon déroulement de la saison, les précipitations du mois de mars ont ravivé leur espoir limitant à 20,6% le déficit pluviométrique observé depuis le début de la campagne agricole. Une situation qui peut être bénéfique pour les rosacées et les maraîchères de saison. En effet, les cultures printanières démarrent sous de bons augures promettant ainsi un redressement de l’activité agricole. Se référant aux récents indicateurs formulées par Mohammed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, la superficie totale des cultures de printemps ayant bénéficié des dernières précipitations a atteint 112.000 hectares, soit plus de 70% du programme établi trois semaines avant la fin du programme.
La production prévue devrait, de ce fait, satisfaire les besoins du marché national pendant la saison estivale. Il est à noter que le volume de pluviométrie a atteint 224 millimètres jusqu’en avril. Bien que ce chiffre reste inférieur de 27% par rapport à une année agricole normale, soit la moyenne des 30 dernières années, la tutelle estime que le total des réserves des barrages utilisées dans l’agriculture s’élève actuellement à 31%, contre 32% l’année dernière, soit environ 4,3 milliards de mètres cubes (m3). Cette situation s’est répercutée sur la part d’eau allouée aux grands périmètres irrigués. Selon le ministre de l’Agriculture, cette part ne dépasse pas 680 millions m3 pour la saison agricole en cours, dont 300 millions m3 ont été utilisés depuis le début de l’année.
Pour sa part, la surface irrigable dans ces grands périmètres ne dépasse pas 400.000 hectares sur un total de 800.000 hectares, marquant ainsi une réduction de 44%. Concernant l’état des cultures à ce jour, la tutelle indique que la superficie emblavée en cultures d’automne et d’hiver, notamment les céréales d’automne, s’élève à environ 2,5 millions d’hectares, contre 4 millions d’hectares lors des campagnes normales, soit une baisse significative de 31%. Toutefois, les récentes précipitations pourraient améliorer la situation des céréales dans certaines régions du Royaume. En ce qui concerne les cultures fourragères, les surfaces s’élèvent à 470.000 hectares, celles des légumineuses alimentaires à 109.000 hectares et celles des cultures sucrières à 22.000 hectares, soit 42% de moins que prévu. Cette baisse intervient en raison de l’indisponibilité de l’irrigation dans les régions de Doukkala et Tadla. En ce qui concerne les surfaces irriguées et emblavées en légumes d’automne et d’hiver, elles ont atteint 90.000 hectares, ce qui représente 90% du programme prévu, dont 57.000 hectares sont dédiés aux légumes d’hiver, permettant, selon la tutelle, de répondre aux besoins du marché national jusqu’en juin prochain. En ce qui concerne la subvention des prix, la tutelle confirme qu’elle a atteint un niveau sans précédent, notamment en ce qui concerne les semences, les engrais et les aliments pour animaux. Ces subventions contribueraient à réduire les coûts de production conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à atténuer les effets du déficit hydrique sur l’activité agricole. Il est à préciser que ce soutien se poursuivra dans les mois à venir. Notons que pour la première fois au Maroc, un soutien financier de 2,2 milliards de dirhams a été accordé aux engrais azotés, tous importés, avec la distribution de 1,3 million de quintaux de ces engrais, notamment dans les zones irriguées ou celles ayant connu les récentes précipitations, et la distribution de 672.000 quintaux de semences subventionnées à hauteur de 50 à 70% du prix d’achat. Cela a permis de réduire les coûts de production et les prix pour les consommateurs, avec environ 18.000 producteurs ayant bénéficié de ces aides d’une valeur totale de 140 millions de dirhams jusqu’à présent.

C’est le titre de la boite
Dynamique agricole
Le constat du HCP au 1er trimestre. Les dernières pluies n’ont pu limiter les pertes enregistrées au niveau des cultures précoces. Les variations des précipitations et des températures ont eu des conséquences directes sur la productivité agricole. En témoignent les indicateurs arrêtés au premier trimestre 2024. Le Haut-commissariat au Plan relève dans ce sens une régression de 3,9% de la dynamique agricole au moment où le secteur a affiché une croissance de 6,9% à la même période de l’année 2023. Une baisse drastique des superficies semées de céréales a été observée dans ce sens. Le repli observé au titre des trois premiers mois ressort à 42,5% comparé à la moyenne quinquennale, se limitant principalement aux zones favorables dans le Saïs, le Loukkous et une partie du Gharb. Le HCP note par ailleurs que les températures excessives enregistrées vers la mi-janvier 2024, combinées à un déficit pluviométrique atteignant 46,2% à fin février par rapport à une saison normale, ont eu un impact dévastateur sur le développement de la plupart des cultures pendant leurs stades végétatifs précoces et avancés. L’impact négatif des conditions climatiques a également été ressenti au niveau de la filière animale. Se référant au Haut-Commissariat au Plan, l’effort de reconstitution du cheptel, après le repli sensible enregistré pendant les trois dernières années, aurait été, également, compromis par la dégradation des parcours végétatifs et le déficit pluviométrique prolongé sur les cinq premiers mois de la campagne. Il ressort dans ce sens que la relance de la production locale de viande rouge aurait été différée et l’approvisionnement du marché local serait resté dopé, pour l’essentiel, par les importations de bovins et d’ovins. En parallèle, une relative amélioration des perspectives de croissance de la viande blanche a été constatée au premier trimestre de l’année et ce dans un contexte de repli du prix des aliments composés, en ligne avec la baisse du cours international du maïs de 35,5% au premier trimestre 2024, au lieu de -2,4% une année plus tôt, en variations annuelles. On note dans ce sens un redressement de 2,5% de la production des viandes de poulet de chair en variation annuelle, au premier trimestre 2024, contre une amélioration de +2,4% la même période de l’année précédente.

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