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Algérie : Le FLN veut réunir ses rangs

Ce congrès, baptisé « 8ème congrès bis » par la presse, se veut une réédition du 8ème congrès qui s’est tenu en mars 2003 sous la houlette de M. Benflis, devenu secrétaire général en septembre 2001 et qu’une partie des militants avait rejeté. Le Conseil d’Etat algérien avait confirmé, le 4 mars 2004, le gel des activités du FLN, actuellement majoritaire à l’Assemblée nationale.
Le FLN avait alors introduit un recours auprès du Conseil après la décision de la Cour d’Alger, le 30 décembre 2003, de prononcer « le gel de toutes les activités » du parti à la suite d’une plainte déposée par des militants contre M. Benflis, contestant les résolutions du 8ème congrès. Le FLN, affaibli à la suite des émeutes sanglantes d’octobre 1988 et la percée électorale des islamistes en 1989 et 1991, s’était redressé par la suite, remportant coup sur coup les élections législatives et locales en mai et octobre 2002. Mais en 2003 les relations entre M. Benflis, alors chef du gouvernement, et M. Bouteflika s’étaient détériorées, jusqu’à devenir exécrables.
Depuis, le FLN, qui a mené la guerre d’indépendance contre la France (1954-1962), est miné par les rivalités entre les partisans de M. Bouteflika, qui a appartenu longtemps à ses instances dirigeantes, et ceux de M. Benflis, qui veulent donner un nouveau souffle au parti vieillissant, exécré par les Algériens qui lui reprochent d’avoir dirigé le pays d’une main de fer depuis l’indépendance. M. Benflis, écrasé avec 6,42% des voix par M. Bouteflika, réélu avec 84,99% des suffrages à la présidentielle d’avril 2004, avait tiré les conséquences de son échec en annonçant sa démission, redevenant « un simple militant ». Malgré son départ, ses partisans, conduits par des ténors, les anciens ministres Abderrahmane Belayat et Abdelmadjid Attar, n’en démordent pas et entendent défendre leur idéal d’un parti rénové et moderne, hors de l’influence du pouvoir en place. De l’autre côté, forts de l’écrasante victoire de leur chef, les partisans de M. Bouteflika avaient créé une aile dissidente dite de « redressement », au sein du FLN, désirant reprendre les commandes du parti qui représente une force politique et une machine électorale.
Le chef de file de l’aile des « redresseurs », le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, qui a fait campagne pour M. Bouteflika, estimant qu’il était « temps pour tout le monde d’unir les rangs du parti », s’est démené pour réorganiser ce 8ème congrès, reporté à plusieurs reprises. Ce congrès se veut « rassembleur », ouvert à tous les militants, selon les organisateurs, qui disent attendre près de 3.000 personnes. Certains ont multiplié les appels à M. Bouteflika pour qu’il en accepte la présidence. La presse algérienne était partagée jeudi, une partie affirmant qu’il assistera au congrès, l’autre prédisant le contraire. M. Bouteflika, qui est attendu dimanche à Abuja pour une réunion de l’Union africaine (UA), avait averti, en novembre dernier, que « le temps de la légitimité historique » était révolu, laissant entendre que le FLN devait redevenir un parti comme les autres et ne plus se prévaloir de la guerre d’indépendance. Le quotidien «El Watan» a cependant estimé que le FLN, qui « n’a jamais été tenté par l’opposition », était indispensable au président Bouteflika en tant que « grosse machine capable de tourner au quart de tour » pour lui éviter de s’appuyer sur une « coalition hétéroclite ».

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