C’est en ces termes que Abderrazzak El Jaï a répondu à une femme qui lui demandait si son mari a le droit de l’empêcher de travailler. M. El Jaï a fait cette fatwa dans le cadre d’une rubrique qui s’appelle «Le fquih a dit». Pourtant, son titre, indiqué dans la même colonne, est « chercheur dans les sciences de la charia». Le titre noble de Alem qui lui permettrait d’édicter des fatwas lui fait défaut. Pourtant, il se permet de dire à une femme qu’elle n’est pas assez qualifiée qu’un homme pour réfléchir et prendre des décisions. Pour lui, la réussite dans la vie pour une femme est de « préparer les hommes et les femmes du futur». Rien de plus. Aussi, suivant la logique de ce «chercheur», une femme a pour mission de préparer une femme qui va avoir pour mission de préparer une femme qui a pour mission… Une suite interminable de femmes au service de l’homme et du foyer. La charia n’a jamais limité le rôle de la femme à cette mission.
La position de M. El Jaï est celle de tous les islamistes qui, même s’ils prétendent qu’ils considèrent la femme comme étant l’égale de l’homme, ils se trahissent dans ce genre de fatwas. Et, bien sûr, pour certaines personnes, si « le fquih l’a dit », c’est que c’est sacré.