24 heures

L’ETA prête au dialogue

Dans un communiqué daté du 16 mars et publié dimanche par le quotidien indépendantiste basque “Gara”, l’organisation armée assure vouloir « parvenir à une solution par la voie du dialogue ». La décision de M. Zapatero de retirer les troupes espagnoles d’Irak le 30 juin si l’ONU ne prend pas en main la situation politique du pays d’ici là « est un geste fort et courageux », estime l’ETA, qui affirme que « des gestes forts et courageux sont aussi nécessaires à l’égard du Pays basque ». Mais l’organisation ajoute qu’elle maintient « sa décision de continuer la lutte » pour l’indépendance du Pays basque. Ce qui lui a valu une réponse cinglante du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) bientôt au pouvoir. « Parce qu’il s’agit d’un communiqué d’un groupe terroriste, aucun crédit ne lui sera donné », a affirmé à l’AFP une porte-parole du PSOE.
« Demander le dialogue à un nouveau gouvernement et dire ensuite qu’on va continuer à tuer est une contradiction en soi », a ajouté ultérieurement le président du Parti socialiste basque, Jesus Egiguren, dans une déclaration rapportée par l’agence espagnole, Europa Press. Selon lui, c’est l’ETA qui doit prendre la seule « décision courageuse »: « Mettre fin définitivement au terrorisme ». « La société basque ne veut plus de rumeurs, plus de communiqués, plus de littérature. La seule chose qu’elle attend de l’ETA c’est le communiqué dans lequel elle annoncera qu’elle disparaît de cette société pour toujours », a également estimé le président du Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir dans la région, Josu Jon Imaz, dans deux interviews publiés par les quotidiens basques “El Correo” et “El Diario Vasco”, simultanément au communiqué de l’ETA. Les « appels au dialogue » de l’ETA ne sont d’ailleurs pas une nouveauté. Le communiqué de l’organisation armée est toutefois apparu alors que des rumeurs insistantes évoquent une possible annonce par l’ETA d’une trêve pour l’ensemble de l’Espagne à l’occasion de la fête nationale basque le 11 avril, après celle déclarée en Catalogne (nord-est) le 18 février.
Affaiblie par les frappes policières à répétition, rejetée par une écrasante majorité de Basques, l’ETA chercherait par là à retrouver un rôle de premier plan sur la scène politique nationale. Ces rumeurs de trêve sont une « pure spéculation », affirmaient cependant le 17 mars dernier des responsables socialistes au Pays basque.
Le PSOE et les autres forces politiques espagnoles refusent, par principe, toute idée de négociation politique avec l’ETA, même si celle-ci dépose définitivement les armes. Ils rappellent que les Basques ne sont pas représentés par l’ETA, mais par leur Parlement élu au suffrage universel. En 1989, de hauts responsables du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez avaient tout de même rencontré, secrètement à Alger, des chefs de l’ETA pendant une courte trêve déclarée par l’organisation. Puis, lors d’une deuxième trêve de quatorze mois déclarée entre 1999 et 2000, le gouvernement conservateur de José Maria Aznar avait fait de même à Zurich.
Mais dans les deux cas, le gouvernement entendait uniquement négocier des mesures de clémence pour les prisonniers de l’ETA en échange d’un abandon de la violence. Les pourparlers avaient échoué, l’ETA campant sur son exigence de négocier directement avec Madrid l’autodétermination du Pays basque.

• Rolande de Courson (AFP)

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