Le monde financier algérien est perturbé. Le Conseil de la Monnaie et du Crédit qui contrôle la Banque d’Algérie CBA) vient de retirer son agrément à deux banques algériennes privées. C’est ce qui aurait été communiqué par la BA. Ne pouvant plus remplir leurs engagements, ces banques ont été surprises par cette décision de se voir retirer leurs agréments.
Le CMC a désigné un liquidateur pour chacune des deux banques, "Mouna Bank" et "Arco Bank" qui ont elles-mêmes demandé le retrait de leur agrément, selon cette source. Les raisons de ces demandes n’ont pas été précisées, mais il semble que les banques ne pouvaient probablement plus faire face à leurs obligations. La BA a indiqué que les clients des deux banques seraient "indemnisés rapidement".
L’ouverture du secteur bancaire, sous monopole de l’Etat, au privé en 2001 a entrainé la prolifération de plusieurs banques privées dont plusieurs se sont montrées rapidement insolvables.
Le plus grand scandale financier a été celui de Khalifa Bank du milliardaire algérien Abdelmoumen Khalifa, président du Groupe Khalifa, aujourd’hui en fuite, refugié en Angleterre et recherché par la justice algérienne qui l’a condamné par contumace à cinq ans de prison.
Interpol a lancé en août 2003 un avis international requérant l’arrestation de M. Khalifa, en réponse à une demande algérienne dans une enquête pour blanchiment d’argent.
La mise sous contrôle, puis la liquidation de la banque Khalifa Bank, épine dorsale du groupe, a entraîné l’arrêt de Khalifa Airways, qui a dû rendre ses avions en location, interrompant ses dessertes en Algérie, vers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique et mettant sur le carreau des milliers de salariés.
Outre Khalifa Bank, deux autres banques, la Banque commerciale et industrielle algérienne (BCIA) et la Compagnie algérienne de Banque (CA Bank), ont été dissoutes ainsi que deux établissements financiers: Union Bank et Algerian International Bank.
Il reste encore en Algérie 19 banques, dont six grandes banques publiques algériennes qui s’apprêtent à ouvrir leur capital aux investisseurs privés algériens et étrangers.