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Élections : Quid du taux de participation ?

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Le taux de participation aux législatives du 25 novembre sera décisif. Car l’épreuve est de taille, il s’agit de la première échéance électorale après l’adoption de la nouvelle Constitution, et du coup, c’est le premier pas concret dans son application et l’édification des institutions représentatives du peuple. Plus le taux est élevé, plus la légitimité du gouvernement et du Parlement issus de ces élections est confortée. Des institutions qui devront avant tout assumer leurs missions consacrées constitutionnellement avec des prérogatives plus larges et surtout imposant les principes de reddition et de responsabilité. Principes clés pour le renouvellement du contrat entre les politiques et la société, mais qui demandent du temps pour être mis en œuvre et vraiment agir sur le taux de participation aux élections. Mais tout le monde peut d’ores et déjà dire que les Marocains sont capables d’être mobilisés, jusqu’à se réconcilier avec les urnes et la chose publique. Le référendum sur la Constitution avait enregistré un taux de participation de 72,65%. Mais les Marocains sont-ils pour autant réconciliés avec les partis politiques ? Aujourd’hui aussi bien les partis de la majorité que l’opposition craignent l’abstention des électeurs. Risque-t-on de reproduire les mêmes résultats que ceux des dernières législatives de 2007 ? Celles-ci avaient enregistré un taux de participation bas avec 37%, soit 6,3 millions de Marocains. Dans un contexte marqué par «le printemps arabe» et une dynamique de revendication de plus en plus exacerbée, un tel taux sera alarmant. Concernant les élections de 2009, 51% des citoyens enregistrés sur les listes électorales s’étaient déplacés aux urnes. Les observateurs de la scène politique expliquent cette légère hausse par rapport aux législatives de 2007 par le fait que les élections communales imposent aux candidats plus de proximité avec les électeurs, ceci sans parler de l’utilisation de toutes sortes de moyens frauduleux pour l’achat des voix. Pour les prochaines législatives, le ministère de l’intérieur a mis en place une série de mesures, notamment les lois électorales, pour, selon ses responsables, garantir des élections neutres, saines et une large participation des citoyens. On cite, entre autres, le renforcement du rôle de la justice dans l’organisation des élections ainsi que celui de la société civile. Mais, la responsabilité incombe surtout aux partis de se crédibiliser et convaincre la population pour se réconcilier avec l’opération électorale. La tâche risque d’être difficile quand on sait que le dernier rapport de l’Instance centrale de prévention de la corruption a dressé un tableau noir des partis et de leurs pratiques malsaines, rappelant le classement du Parlement comme la 4ème institution la plus corrompue au Maroc, selon le baromètre mondial de 2010. Ainsi les partis doivent se remettre en cause. Pour sa part, le citoyen doit sortir d’une attitude d’attentisme, aller voter, faire le bon choix, et barrer la route aux corrompus qu’il ne cesse de dénoncer.

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