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L USFP passe à l action

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L’opposition se prépare à accueillir le gouvernement Benkirane II, avant même l’accouchement -difficile- de celui-ci. L’USFP organise un rassemblement le 5 octobre prochain à Rabat «pour protester contre la politique «impopulaire» menée par le Parti de la justice et du développement à la tête du gouvernement», indique un communiqué de l’USFP.

Et ce à l’issue d’une réunion du bureau politique tenue lundi à Rabat et au cours de laquelle Driss Lachgar, premier secrétaire du parti, a pointé du doigt «le gel de dossiers vitaux pour le présent et l’avenir du pays», l’échec à former une majorité après le retrait du parti de l’Istiqlal et la situation socio-économique insoutenable du pays. Par ce rassemblement donc, l’USFP entend mobiliser tous ses alliés et marquer les esprits en entamant la rentrée sociale et politique par une mise en garde adressée au gouvernement.

Ainsi selon Abdelkebir Tabih, membre du bureau politique de l’USFP, «toutes les tendances politiques, partis politiques de l’opposition et syndicats, y sont conviées». Le parti pour sa part, précise-t-il, œuvre à rassembler ses alliés, en l’occurrence l’Istiqlal, le PAM ainsi que des centrales syndicales proches de la gauche telles que la FDT et la CDT.

La liste des invités reste ouverte, insistent les responsables de l’USFP. Ainsi pour les organisateurs, cette manifestation est un moyen de communiquer avec les citoyens et pour aviser l’opinion publique et le gouvernement de la gravité de la situation que traverse le Maroc au niveau économique, social et politique. «Il y a un blocage quasi total aggravé par une conjoncture régionale et internationale des plus compliquées. Aujourd’hui nous vivons dans l’attente du nouveau gouvernement.

Tout est au ralenti», souligne M. Tabih. Et d’ajouter : «Nous entamons la troisième année après l’adoption de la Constitution et seules deux lois organiques sur 19 ont été promulguées, un véritable retard se situe au niveau de la mise en application de la Constitution ainsi que dans l’opérationnalisation de ses institutions». Ainsi selon ce membre du bureau politique, le gouvernement est en panne, et plusieurs questions sur le futur nouveau gouvernement restent sans réponse à l’heure actuelle : son programme sera-t-il voté ? Sera-t-il radicalement différent de son précédent ou assisterons-nous à une continuité ? Comment un parti de l’opposition qui a voté contre ce programme intégrera-t-il le gouvernement ?

«L’actuel gouvernement a été un fervent détracteur du président du RNI allant jusqu’à remettre en cause ses chiffres et sa gestion de l’économie marocaine en tant qu’ex-ministre des finances. Qui des deux avait raison et comment justifiera-t-on aujourd’hui cette alliance ? Comment les ennemis d’hier se présenteront aujourd’hui en tant qu’alliés ? ». Autant de questions auxquelles le nouveau gouvernement et ses alliés doivent s’expliquer, martèle M. Tabih. Et de conclure : «Ce gouvernement traite les gens comme des amnésiques. Il gère ses affaires avec légèreté, à la manière d’une association de quartier, comme si elles ne concernaient pas tous les Marocains».

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