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Labrousse de tous les délires

«Complètement délirante ». C’est tout ce que Vincent Courcelle-Labrousse a trouvé à dire pour qualifier la requête de peine de mort annoncée lundi 15 septembre à Rabat à l’encontre de Pierre Robert, le Français accusé de terrorisme, à l’issue des premières plaidoiries. L’avocat français, qui a assisté aussi bien au réquisitoire comme à la plaidoirie de son collègue marocain Abdelfattah Zahrach semble prendre la justice marocaine trop à la légère pour tenir un discours digne de sa profession. A la place, il se contente de s’exclamer. Ce qui n’a pas été sans susciter la protestation de plusieurs de ses collègues marocains. Parmi eux, Abdelkrim El Malhi, également membre du Conseil de barreau de Casablanca, chargé de la communication. Pour lui, les requêtes du Procureur général sont libres. S’exprimant au nom du Conseil, il déclare que « le Procureur général est le représentant de l’opinion publique, de la nation. Ses requêtes sont formulées en fonction du dommage subi et du danger que représente l’accusé à l’égard de la société. Partant de ce principe, nous considérons que les propos de M. Courcelle-Labrousse sont aussi exagérés qu’empreints d’un certain dédain». Et d’ajouter qu’au lieu de proférer des commentaires inutiles, M. Courcelle-Labrousse aurait dû répondre aux accusations dont son client fait l’objet. Des réponses qui doivent par ailleurs respecter les règles de la profession, précisées dans le Dahir de 1993 et stipulant qu’il est formellement interdit à l’avocat de porter atteinte, de quelque manière que ce soit, à l’institution judiciaire. En somme, Maître Labrousse aurait dû garder ses commentaires pour lui-même. Nuançant les propos de son collègue français, Abdelfattah Zahrach fait part de sa surprise quant à la requête du représentant du ministère public. « Nous ne nous attendions pas à ce que la peine maximale soit de mise. Cela étant, le procureur général a le plein droit de demander la peine qu’il juge la plus appropriée. D’autant plus que la justice marocaine a fait preuve de souplesse et d’efficacité tout au long de ce procès ». Par ailleurs, M. Zahrach, réagissant à une dépêche AFP, sortie le lundi, et lui imputant des propos disant que Pierre Robert aurait subi des tortures non suivies d’expertise médicale, nie catégoriquement avoir tenu un tel discours. « Ce sont les propos de Pierre Robert, non les miens. Et ce n’est pas la première fois que cette agence confond, pour ne pas dire autre chose, les propos de la défense avec ceux de l’accusé». L’avocat se dit cependant persuadé que la Cour ne prononcerait pas un jugement qui puisse porter atteinte au droit à la vie d’une personne, quelle que soit la gravité du crime qu’elle aurait commise. «Pour des raisons objectives, mais aussi humaines et de droits de l’Homme, mon souhait est que la Justice ne prenne pas de décisions qui vont à l’encontre de ce droit». Le droit à la vie, oui. Mais que faire de celui des victimes d’actes barbares, auxquels Pierre Robert aurait pris part par bien des manières. Le laxisme est la souplesse qu’on revendique maintenant, en traitant de délires toute volonté ferme de punir des bombes humaines, peut-il être permis quand on sait que, et même après dix ans de prisons, on ne sort jamais guéri de sa haine des autres.

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