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L’autre bataille des imams

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En plus des célébrités parmi les sportifs, les artistes et les hommes d’affaires qui se présentent aux élections du vendredi 25 novembre, il y a aussi les imams qui veulent briguer un mandat au Parlement. Etant des prédicateurs, ils sont connus sur la scène médiatique, jouissent d’une certaine popularité auprès des citoyens et ont l’ambition de faire entendre leurs voix et faire valoir leurs idées sous la coupole de la Chambre des représentants. Parmi ceux-ci, on cite Abdelbari Zemzmi, Abdessamad Mirdas et Mokri Abou Zaïd El Idrissi. Trois prédicateurs et anciens parlementaires qui appartiennent respectivement au Parti de la renaissance et de la vertu (PRV), membre du G8, au Mouvement démocratique et social (MDS) et du Parti de la justice et du développement (PJD). C’est au niveau de la circonscription d’Anfa à Casablanca que M. Zemzmi, actuel député PRV, tente sa chance pour la deuxième fois consécutive. Pour remporter l’un des quatre sièges, M. Zemzmi fait face à des ténors, notamment Yasmina Baddou de l’Istiqlal et Ouadie Benabdellah du RNI. Âgé de 68 ans, le célèbre imam, connu pour ses fatwas controversées, a rejoint le PRV en 2007 et remporté un siège au Parlement lors des élections législatives. Ayant exercé la fonction de prêcheur à la mosquée Al Hamrae dans l’ancienne Médina de 1976 à 2001, M. Zemzmi a depuis cette date commencé à prêcher à travers les conférences, les centres culturels ne relevant pas du ministère des habous et les maisons des jeunes. Seul candidat favori du PRV, ce prédicateur ne promet pas des miracles au Parlement. «Dans le cadre de l’actuelle législature, je n’ai pas pu apporter une valeur ajoutée étant donné que j’étais seul député PRV. Tout ce que j’ai pu offrir aux électeurs de ma circonscription ce sont les activités sociales de différentes natures au niveau d’Anfa. Et on a fait un travail énorme dans ce cadre», souligne M. Zemzmi. Le député PRV estime que «les prédicateurs doivent accéder au Parlement et que la politique de la chaise vide ne profite qu’aux fraudeurs». C’est au niveau de la circonscription de Aïn Chock que se présente, pour sa part, le candidat tête de liste du MDS, M. Mirdas. C’est à travers le porte-à-porte et la distribution de CD et de tracts portant des versets coraniques que ce prédicateur mène sa campagne contre Rachid Al Kabil du PJD et Chafik Abdelhak du MP, pour remporter l’un des trois sièges de cette circonscription. Une démarche qui correspond au profil islamiste du candidat. Âgé de 43 ans, M. Mirdas, ancien député du parti de la Choura et de l’Istiqlal, était de 1995 à 2001 imam de la mosquée Al Houda au quartier Sbata à Casablanca. Et il affirme exercer toujours la prédication à travers son école privée et au niveau des conférences et meetings. La moralisation de la vie politique et la réforme des secteurs de l’enseignement et de la santé constituent le mot d’ordre du programme électoral défendu par M. Mirdas. «Il est temps de lutter sérieusement contre les fraudeurs «féroces» au sein du Parlement. Les fraudeurs constituent un microbe qui porte gravement atteinte à la scène politique», souligne ce prédicateur. Ce candidat très ouvert d’esprit et qui affirme n’avoir dépensé que 50 DH depuis le début de la campagne électorale, souligne, par ailleurs, qu’il avait l’intention au départ de se présenter aux élections au nom du PJD. «J’avais présenté une demande au parti pour se présenter aux élections au niveau de Aïn Chock, et ils m’ont dit que ma candidature devrait être validée par le secrétariat général du parti. Jusqu’à aujourd’hui je n’ai pas reçu de réponse de la part du PJD, d’où le choix de se présenter au scrutin au nom du MDS», note M. Mirdas. A préciser que le deuxième de liste du MDS à Aïn Chock est Hassan Ouichou, l’un des membres fondateurs du PJD, alors que le troisième de liste est Mohamed El Abbassi qui se dit également prédicateur.

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