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Liban : la crise gouvernementale perdure

Une semaine après l’assassinat du journaliste et député libanais antisyrien, Gebrane Tuéni, la crise gouvernementale perdure alors que le pays tente d’éviter de retomber dans les divisions inter-communautaires.
Parallèlement, des mouvements de jeunes proches de la majorité parlementaire, se préparaient à un rassemblement lundi soir dans le centre-ville de Beyrouth pour réclamer la démission du président Emile Lahoud, proche de Damas.
Le Premier ministre, Fouad Siniora, poursuivait ses consultations pour résoudre la crise provoquée par la suspension de la participation des cinq ministres chiites du Hezbollah et d’Amal à son cabinet de coalition.
Lors d’une réunion de crise tenue aussitôt après l’assassinat le 12 décembre de Gebrane Tuéni, le gouvernement avait décidé, à la majorité des voix, de demander à l’Onu la création d’un tribunal international et d’élargir le mandat de la Commission d’enquête internationale à tous les attentats politiques commis au Liban depuis un an.
Cette décision a conduit les cinq ministres chiites à boycotter le gouvernement, jugeant qu’il s’agissait d’une "mise sous tutelle" occidentale du Liban.
Réclamé par les membres du gouvernement issus de la majorité parlementaire dirigée par Saâd Hariri, fils du dirigeant assassiné, un tribunal international est jugé "prématuré" par les ministres du Hezbollah.
"Il n’est pas question d’inventer une nouvelle constitution", a pour sa part déclaré M. Siniora, durant le week-end, excluant de facto de revenir sur le principe du vote à la majorité des voix en cas de conflit au sein du cabinet.
Le Hezbollah tient au principe du consensus, comme seul instrument de prise de décision sur les questions essentielles. De son côté, M. Siniora ne cesse de souligner la nécessité de respecter la Constitution.
Selon lui, la Constitution "tout en dictant que les décisions du Conseil des ministres doivent faire l’objet d’un consensus, précise qu’en cas de divergences dans les points de vue, elles doivent être adoptées par un vote à la majorité des voix".
Ce principe a été adopté en 1989 à Taef (Arabie Saoudite), lors d’une conférence interlibanaise établissant les nouvelles règles de gouvernement après 15 ans de guerre (1975-90). Son objectif est de permettre à l’exécutif de fonctionner en tenant compte de la diversité des communautés au Liban , où chrétiens et musulmans sunnites et chiites se partagent le pouvoir.
Pour l’heure, les diverses médiations pour rapprocher les points de vue n’ont pas abouti.
Le président du Parlement et chef d’Amal, Nabih Berri, s’est concerté durant le week-end avec M. Siniora et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour tenter de débloquer la situation.
"Ghassan Tuéni (père du député et propriétaire du An-Nahar) a beau faire constamment de son mieux pour inciter tout le monde à resserrer les rangs, le pays est plongé dans une impasse politique et institutionnelle qui reste pour l’instant infranchissable", écrit lundi le journal francophone L’Orient Le Jour.
Le quotidien arabe Al-Hayat se montrait également pessimiste sur les chances de voir les ministres chiites suspendre leur décision de ne plus participer au gouvernement.

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