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Marine Le Pen bat son record de popularité

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Alors que Nicolas Sarkozy reste désespérément verrouillé dans les bas -fonds de l’impopularité par le désamour persistant des Français, que la gauche socialiste offre son éternel spectacle de guerre paralysante des ego, il y a une femme politique qui semble tirer son épingle du jeu. C’est Marine Le Pen, la fille de son père, appelée bientôt à hériter de la présidence du Front National lorsque le paternel Jean-Marie aura décidé de se retirer. La dernière fournée des sondages publiés dans la presse française fait état d’une remontée fulgurante de la popularité de Marine Le Pen, une bienveillance des Français évaluée à 27% de bonnes opinions. Un record battu dans sa propre famille politique en termes de cote d’amour et d’estime. Une performance dans un parti traditionnellement habitué à vivre dans la malédiction des marges. Depuis quelque temps déjà, tout ce qui compte en matière d’analyse politique aiguisait ce constat en forme d’avertissement : la griffe de Marine Le Pen est en train de prendre dans l’opinion et de devenir incontournable au point où des politologues, reconvertis pour l’occasion en astrologues du jour, n’hésitent pas à la voir dans leur boule magique au second tour de la prochaine présidentielle. Avec cet argument massue: ce que son père avait réussi dans le passé sous forme d’un hold-up exécuté devant Jacques Chirac et Lionel Jospin à cause de l’indifférence générale, Marine Le Pen pourra réitérer l’exploit avec une adhésion des militants de plus en plus forte. Dans son ascension, Marine Le Pen doit une fière chandelle à Nicolas Sarkozy. Depuis qu’il avait pris la décision d’installer l’immigration et l’identité nationale au cœur du débat politique français, il avait rendu un énorme service au Front National en particulier et à l’extrême droite en général. Alors que les Le Pen, père et fille, étaient en train de vivre une fin de règne dynastique, avec son lot de désertions, de trahison et de complications financières, voilà que le débat sur l’identité nationale, avec sa propension à libérer et à banaliser la parole raciste et xénophobe, les replace au cœur de l’actualité politique. Comme dans une Bourse enflammée, leurs actions ont repris du tonus jusqu’à devenir incontournables. Mais Marine Le Pen ne doit pas remercier uniquement Nicolas Sarkozy d’avoir voulu jouer sur le terrain du Front National. Son ascension, elle la doit aussi à sa belle étoile et à son savoir-faire. Elle avait pris le chemin stratégique d’arrondir le discours du Front National et de tenter de lui trouver une respectabilité. Quand les caricaturistes font voler autour de l’image de son père des mouches, tellement la haine et la xénophobie en étaient les marqueurs essentiels, ils la dessinent presque en séduisante blonde qui murmure plus qu’elle ne crie. C’est dire  le grand fossé image qui sépare les deux icônes du FN. Marine Le Pen, dont les dernières interventions à la télévision la montrent plus amaigrie pour mieux charmer les objectifs, pose un vrai défi aux deux grandes familles politiques qui se disputent le pouvoir en France : la droite et son président sortant Nicolas Sarkozy et la gauche et ses multiples prétendants. Dans une période où le populisme et la démagogie semblent avoir le vent en poupe, Marine Le Pen n’est pas prête de revenir à l’anonymat où les récents scores de son père la confinaient. Face à Nicolas Sarkozy qu’elle défie ouvertement, elle peut prétendre au rôle de faiseuse de rois ou de fabricante d’infortune.

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