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Majida Benkirane: «J’ai opté pour la réalisation pour avoir une autre forme d’expression»

© D.R

Entretien avec Majida Benkirane, actrice et réalisatrice 

ALM : Vous vous êtes éclipsée tout comme d’autres artistes chevronnés. Pourquoi ?

Majida Benkirane : Pour ma part, j’étais prise par mes études puisque j’ai fait entre 2013 et 2015 un master en cinéma documentaire à l’Université Abdelmalek Saadi à Tétouan. Je fais ainsi partie de la deuxième promotion appelée «Mohamed Afifi». D’ailleurs, je suis considérée comme la première actrice marocaine à opter pour ce master dans lequel l’apprentissage porte sur toutes les branches ayant trait au cinéma y compris la réalisation. Si j’ai opté pour les études, c’est parce que j’en avais besoin et envie. En fait, je cherchais un autre moyen pour m’exprimer sur les sujets qui m’intéressent. Quant au choix du cinéma documentaire, je l’ai fait parce que c’est un genre qui me touche et me ressemble en termes d’écriture. D’autant plus que c’est un cinéma assez pointu. Parallèlement, j’étais membre de la commission d’aide à la production des œuvres cinématographiques pendant deux ans. Et pour répondre à votre question, je dirais que je ne suis pas assez satisfaite de certains projets qui m’ont été soumis. Pour les autres artistes, je pense qu’ils partagent le même point de vue.

Pourquoi avez-vous opté pour la réalisation ?

Parce que c’est une autre forme d’expression. Et si j’ai intégré le master en cinéma documentaire, c’est pour apprendre à créer un film de ce genre et défendre mes propres points de vue à travers un sujet et une approche déterminés. En cinéma, le documentaire est mon premier amour. Pour l’heure, j’ai réalisé trois documentaires. Quant à la fiction, c’est ce qui me touche. D’ailleurs, je viens de réaliser mon court-métrage «Traces » après avoir obtenu mon master. C’est un film qui ressemble à mes écrits. Ma sensibilité y est claire.   

Est-ce que vous allez vous limiter à la réalisation ?

Pour l’heure, j’ai des projets en cours en tant qu’actrice puisque j’ai donné mon accord de principe pour des productions télévisées. Cela fait deux ans que je n’ai pas interprété de rôle. Cela me manque quand même ! Par contre, si j’ai une proposition de scénarios, je les réaliserai volontiers.

Que faites-vous quand vous n’interprétez pas ou ne réalisez pas ?

Je suis déjà professeur en technique d’interprétation dans le cadre de mon travail au ministère de la culture. Par là, je transmets mes acquis à une autre génération. Parallèlement, je suis invitée à des festivals dans lesquels je suis membre de jury. Le mois prochain, je serai au festival de Khouribga après avoir été membre de jurys sur le plan international.

Quel regard portez-vous sur la production cinématographique marocaine actuellement ?

Au niveau de la quantité, la production demeure énorme. Mais au niveau de la qualité, les œuvres ne sont pas sur le même pied d’égalité. Il est vrai qu’il existe de bons réalisateurs, cependant nous n’avons pas encore d’industrie cinématographique. Le problème réside, à ce propos, dans les rapports entre producteurs, réalisateurs et acteurs qui ne sont pas encore clairs. En détail, il n’existe pas de vrais producteurs professionnels, ce sont plutôt des producteurs exécutifs. J’espère que le nouveau statut d’artiste donnera ses fruits à cet égard.

Comment envisagez-vous de contribuer à la création de cette industrie?

A travers la formation que j’ai reçue et ma sensibilité artistique en tant qu’actrice, j’espère, pour ma part, donner un regard singulier et une voix de femme dans mon pays.

Qu’en est-il de vos productions littéraires ?

Je viens de publier un nouveau livre intitulé «La dot d’Al Aissaouiate». Il s’agit d’une série de textes autour des saints. J’ai fait ce choix parce que je suis une femme de cœur. C’est aussi un mélange de plusieurs genres et portraits de villes à la fois, pour allier les patrimoines matériel et moral…

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