Les cinéastes abordant de la peine de mort sont rarissimes, voire inexistants au Maroc. Le réalisateur Mourad El Khaoudi, lui, mène cette expérience depuis environ deux semaines à Marrakech. Il y est en plein tournage de son nouveau long-métrage intitulé «Abouab Essamae» (Les portes du ciel) qui aborde de cette peine capitale dont un ensemble de femmes font l’objet.
Pour réaliser son film, le cinéaste s’entoure d’un casting féminin de renom. Il rassemble ainsi Fatima Zahra Bennacer, Fatima Herrandi, alias Rawia, Nissrine Erradi, Amal Temmar, Nadia Aït et Houda Rihani. La production étant assurée par Ibtihaj El Marghedi et Hassan Chaoui.
Quant à l’intrigue, elle met en scène des femmes incarcérées suite à des affaires dont elles ont fait l’objet. C’est pourquoi, elles sont condamnées à la peine capitale. Chose qui écarte leur sort de la liberté. A l’enceinte de l’établissement carcéral, ces femmes font face à des situations qui font leur souffrance en silence.
A propos de cette œuvre, dont le tournage s’étale sur six semaines, Mourad El Khaoudi, qui en a également conçu le scénario indique : «Le film aborde de la peine capitale au Maroc avec une philosophie particulière». Cette intrigue ne pouvait être, selon ses dires, tournée dans un simple établissement pénitentiaire. «Ce qui a incité l’équipe de production, qui a pris un défi, à construire toute une prison», enchaîne-t-il. Le réalisateur s’exprime, dans ce sens, sur l’enthousiasme de l’équipe pour réussir cette expérience. Il rappelle également que l’équipe artistique du film est purement féminine. Celle-ci est, d’ailleurs, composée d’actrices fort connues sur la scène marocaine.
De son côté, l’actrice Houda Rihani estime que cette œuvre est particulière dans son parcours de par le thème, le texte et le personnage qu’elle y interprète. «C’est pour la première fois que je joue ce rôle qui rentre dans le cadre du travail cinématographique et dramatique particulièrement mené par le réalisateur», précise-t-elle. L’actrice rappelle, par l’occasion, avoir déjà collaboré avec Mourad El Khaoudi pour les fins de la série «Al bouâd al akhar» (L’autre dimension).
Pour sa part, le producteur Hassan Chaoui précise que «Abouab Assamae» rentre dans le cadre de la diversité des œuvres produites par la société «Chaoui prod» allant de la comédie à l’action et au «drama» en passant par «l’affaire du Sahara». Il estime également que le film de Mourad El Khaoudi met en lumière une affaire sociétale interprétée par des femmes et demeure l’un des tabous auxquels les Marocains font face.
Pour rappel, «Abouab Assamae» a bénéficié auprès du Centre cinématographique marocain de l’avance sur recettes de l’ordre de 4 millions 400 mille DH au titre de l’année 2016.