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Les banques plus clémentes envers les entreprises

© D.R

Elles sont sévères pour les particuliers

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Le taux moyen pour le crédit acquéreur s’établit actuellement en moyenne à 5,09% au lieu de 5,35% à l’entame de l’année tandis que le coût du crédit à la consommation est passé de 6,71 à 6,6% sur la période.

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Les banques redoublent d’efforts pour raviver l’appétit des entreprises pour le crédit. La dernière enquête de Bank Al-Maghrib sur les conditions d’octroi du crédit relève, en effet, au troisième trimestre de l’année en cours une amélioration des conditions des offres de financement aux entreprises. L’effort des banques se serait notamment exprimé par une baisse des exigences en matière de garanties, détaillent les équipes de BAM. Cet assouplissement est sans surprise à lier à la concurrence entre les banques, commente l’institution. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces efforts échouent encore à redynamiser la demande, celle-ci demeurant selon l’appréciation qualitative de BAM en stagnation au troisième trimestre 2017 par rapport au trimestre d’avant.

Ce qui constitue en revanche une nouveauté c’est que la banque centrale remonte de son enquête un durcissement des conditions de l’offre de financement pour les particuliers. Cela ne concerne visiblement pas les taux de financement étant donné que les tarifs du crédit immobilier et du crédit à la consommation ont à nouveau chuté au troisième trimestre 2017 dans le sillage d’une baisse continue observée depuis le début de l’année, et une chute tendancielle constatée sur les dernières années. Le taux moyen pour le crédit acquéreur s’établit actuellement en moyenne à 5,09% au lieu de 5,35% à l’entame de l’année tandis que le coût du crédit à la consommation est passé de 6,71 à 6,6% sur la période. En tout cas, le durcissement constaté par BAM sur le crédit aux particuliers semble avoir quelque peu limité l’élan de ce type de financements. Le rythme d’accroissement des prêts aux particuliers tendanciellement en accélération depuis des mois est resté quasiment le même au troisième trimestre en comparaison au deuxième quart de l’année autour de 4,4%.

Au-delà de ces constats qualitatifs, l’horizon semble s’éclaircir pour le financement bancaire, sans que l’on puisse encore parler de reprise vigoureuse. Dans le sillage de la dernière réunion de son conseil, BAM (en plus de maintenir son taux directeur inchangé à 2,25%) a livré ses prévisions pour l’évolution du crédit bancaire au secteur non financier, soit en termes clairs le crédit aux entreprises (publiques et privées), qui représente un des baromètres les plus parlants de la conjoncture économique. Et il en ressort que ce type de financement qui devrait terminer l’année en cours sur une progression de 4,5% devrait afficher une croissance de 5% en 2018 et la même hausse en 2019. En cela, BAM reconduit ses prévisions établies il y a un peu plus de trois mois lors de son précédent conseil. A voir l’évolution hésitante des financements aux entreprises sur les dernières années, ces perspectives sont plutôt encourageantes.

 Il faut en effet rappeler que la croissance de ces crédits en rythme annuel depuis 5 ans plafonne à 3,9% sachant même que les banques ont dû se contenter d’une petite hausse de 1,7% en 2013 et même d’une quasi-stagnation de l’encours en 2015. Cependant, les banquiers retiennent surtout de ces prévisions qu’il n’y a pas de bouleversement de la tendance à espérer sur les mois à venir de nature à véritablement redonner du tonus à la distribution de financements aux entreprises puisque ces crédits devraient plus ou moins rester pour les deux années à venir sur leur rythme de croissance de l’année en cours. Or l’exercice 2017 justement est très loin de donner satisfaction aux établissements bancaires. Au troisième trimestre le crédit destiné au secteur non financier affiche pourtant une orientation favorable, le rythme de croissance s’étant accéléré passant à 4,3% au lieu de 3,6% par rapport au trimestre d’avant. Mais c’est la source de cette croissance qui mitige les avis des banquiers. La hausse ne provient toujours pas du secteur privé seul à même d’alimenter la demande sur la durée, mais elle continue d’être le fait d’une amélioration des prêts accordés aux entreprises publiques, dans le sillage d’une tendance observée depuis quelque temps. Ainsi, l’encours des crédits aux entreprises publiques a enregistré une hausse importante de 22,5% sur le troisième quart de l’année au lieu de 9,8% un trimestre auparavant. Cette montée en puissance est portée par une accélération de 32% du rythme d’accroissement des crédits à l’équipement, soit plus de trois fois le taux de progression enregistré un trimestre auparavant.

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Le crédit au secteur privé toujours plongé dans la torpeur

Face au dynamisme des financements au secteur public, les concours des entreprises privées voient leur taux de croissance faire quasiment du surplace entre le deuxième et le troisième trimestre 2017, à 2,3%.

Petite consolation, dans le lot, les prêts à l’équipement reflétant l’effort d’investissement des entreprises du secteur privé connaissent une petite accélération avec un taux de croissance qui passe de 3,6 à 5,9% sur la période.

Même les crédits à la promotion immobilière nécessairement affectés par la morosité du secteur immobilier s’en tirent à bon compte avec une légère embellie de leur rythme de progression, passé entre le deuxième et le troisième trimestre de 2,7 à 3,7%.

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