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Said Mouline : «Nous avons des schémas qui fonctionnent»

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Entretien avec Said Mouline, directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE)

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Nous disposons aujourd’hui d’un programme pour le pompage solaire qui est mené sur tout le territoire national avec des ateliers régionaux pour sensibiliser l’agriculteur, lui montrer les technologies et le former correctement.

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ALM : L’AMEE est un acteur fidèle au Salon Pollutec. Quel message véhiculez-vous à travers votre participation à cette 10ème édition ?

Said Mouline : Nous sommes présents aujourd’hui pour montrer l’accompagnement de l’AMEE en matière d’efficacité énergétique. Qui dit efficacité énergétique dit l’arrêt du gaspillage, en l’occurrence baisser la consommation de l’énergie intelligemment. Autrement dit : gardons les mêmes services mais en consommant moins. Cela est valable pour l’industrie, les transports, les bâtiments, l’éclairage public et l’agriculture. Tous ces secteurs disposent d’un programme qui s’articule autour de trois axes, à savoir la réglementation, l’accompagnement technique et financier ainsi que la formation et la sensibilisation.

Comment se déclinent vos actions?

Nous disposons aujourd’hui d’un programme pour le pompage solaire qui est mené sur tout le territoire national avec des ateliers régionaux pour sensibiliser l’agriculteur, lui montrer les technologies et le former correctement. Nous disposons également d’un outil financier car pour réaliser ces projets il faut investir. Chose qui n’est pas toujours facile. Certes, on peut économiser, mais il faut investir au départ. Un investissement qui doit être accompagné. C’est là où les produits financiers interviennent. Citons à cet effet Morseff que nous déployons avec des banques de la place telles que la BMCE, la Banque populaire et la BMCI qui nous a rejoints récemment. Nous avons également Crédit Agricole qui finance les pompes solaires. Tout cela montre que les outils de financement se mettent en place en même temps que l’aspect technique et l’aspect sensibilisation.

Est-ce qu’on pourrait avoir une idée sur les montants engagés à ce jour ?

Morseff tourne autour de 100 millions d’euros. Déjà une grande partie de ce montant a été utilisée puisque cela fait plusieurs années qu’il a été mis en place avec les industriels et les hôteliers. Tous les acteurs qui sont dans le privé et qui veulent faire une action d’efficacité énergétique peuvent en bénéficier. Nous présentons également le programme de toits solaires qui sont devenus de plus en plus économiques. Il existe actuellement des industriels qui ont développé leur propre toit solaire, et ce grâce à des financements qu’on a mis à leur disposition.

Ces financements sont intéressants dans la mesure où ils leur évitent de débourser seuls l’investissement du départ. Un autre exemple à relever est celui des pompes solaires financées par Crédit Agricole. Sur les 10.000 pompes solaires sur le terrain, 6.000 ont été financées par ladite banque. En somme, nous avons des schémas qui fonctionnent bien pour la simple raison que l’efficacité énergétique est rentable.

Comment l’AMEE contribue-t-elle au rapprochement africain en matière d’efficacité énergétique ?

Si nous participons aujourd’hui à ce salon c’est parce que nous avons plusieurs partenaires africains qui sont également présents. Nous avons un centre de formation à Marrakech dédié à l’énergie solaire en Afrique. C’est un centre de catégorie 2 de l’Unesco qui forme de tous les pays de l’Afrique. L’Agence a conclu des conventions avec une vingtaine d’agences du continent. L’objectif étant de travailler ensemble pour que toutes les politiques soient mises en place ainsi que de développer l’efficacité énergétique dans le secteur privé et de renforcer les compétences. Le secteur est ouvert aux jeunes du continent, d’où la nécessité de bien les former pour mener à bien ces projets.

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