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Seule une partie du risque de longévité est assurable

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Conférence animée par Stéphane Loisel à Rabat

«Le risque de longévité est-il assurable ?». Cette question judicieuse et d’actualité a trouvé, mardi, sa réponse à Rabat, lors de la conférence initiée par la chaire prévoyance et retraites relevant de l’université internationale de Rabat. Une chaire qui fait partie d’un projet lancé en partenariat avec la CDG et le Haut-Commissariat au plan. 

Los de cette conférence, Stéphane Loisel, professeur à l’institut de science financière et d’assurances relevant de l’université Lyon1, a présenté les manières de comprendre, modéliser mathématiquement, voire de gérer et transférer un risque appelé de longévité. Il s’agit d’un risque, qu’il qualifie d’«horrible», que les individus vivent plus longtemps que prévu. Il est évident que cette longévité soit prise pour une bonne nouvelle. Elle l’est davantage si cette longévité est doublée d’une bonne santé comme le tempère M. Loisel qui a animé la conférence. «Cependant, cela pose, quand bien même, quelques soucis à tous les organismes publics ou privés qui sont engagés à payer des prestations pour les retraites», précise-t-il. C’est pourquoi le professeur s’est attelé à expliquer la complexité de ce risque. Dans ce sens, il estime que les individus vivent plus ou moins longtemps selon leur niveau d’éducation, voire de richesse puisque de fortes inégalités existent assez. Celles-ci étant liées notamment à l’accès aux soins. D’après ses dires, les personnes plus riches ou celles qui ont fait plus d’études ont des métiers qui leur permettent d’avoir une couverture sociale meilleure et donc de vivre plus longtemps en moyenne.

A propos des soucis, il indique qu’il est question de «prendre en compte cette hétérogénéité et ces différences qui sont hélas assez importantes». L’objectif étant, à ses yeux, de ne pas se tromper dans les prévisions. Le cas échéant, une génération est pénalisée par rapport à une autre. «D’où l’intérêt de respecter l’équilibre générationnel avec des enjeux politiques et socio-économiques», enchaîne-t-il. De plus, la conférence de M. Loisel se voulait d’aborder la manière de surveiller les hypothèses mathématiques en déterminant «la méthode la plus rapide» afin de détecter les changements en durée de vie. A leur tour, le Maroc et le continent africain abritent, selon l’intervenant, une population hétérogène en termes d’éducation, d’accès aux soins et d’inégalités géographiques. C’est pourquoi il faut prendre en compte ces facteurs pour pouvoir proposer les meilleures solutions de protection sociale et de retraite pour inclure le maximum possible de citoyens tout en gérant les risques correctement. «Si on estime mal la longévité future des Marocains, on risque de compromettre la longévité de leur système de retraites», poursuit-il.

Pour répondre à la question, seule une partie du risque de longévité est, selon ses dires, assurable puisqu’il peut être mutualisé dans le rang des Marocains et Africains en optant pour des ajustements de certains régimes de retraites pour la partie non-mutualisable.

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