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Edito : Dernière chance

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Après le vote définitif de la loi-cadre de l’enseignement par les deux Chambres du Parlement, la rentrée 2019-2020 sonnera le vrai départ de la réforme.

Il faut espérer que les pouvoirs publics, à commencer par le ministère en charge de l’enseignement, feront preuve de célérité et de suffisamment de courage pour traduire rapidement les orientations, recommandations et principes de la réforme en actions palpables sur le terrain. Cela devra également se retrouver dans la prochaine loi de Finances, entre autres. Il est évident qu’une réforme de ce type et de cette envergure s’inscrit dans la durée et devrait donner ses fruits sur le long terme. Mais cela ne veut pas dire que l’on devra attendre tranquillement cinq ou dix ans pour évaluer les retombées.

Les programmes et plans d’actions de la réforme devront faire l’objet d’un suivi extrêmement rigoureux et rapproché. La première raison est, bien entendu, de s’assurer de la bonne mise en œuvre des mesures et, le cas échéant, d’apporter des rectifications s’il y a lieu. Mais la deuxième raison, peut-être plus importante, c’est qu’il faudra très rapidement savoir si oui ou non la réforme nous mène réellement vers la direction supposée et souhaitée.

Comme dans toutes les stratégies et réformes lourdes, les erreurs d’estimations et de choix ne sont pas à écarter. Dans un domaine comme l’enseignement et l’éducation, les erreurs débouchent sur des désastres humains et générationnels comme celui que nous connaissons si bien. Et au vu des grands défis qui attendent le Maroc, il n’est plus permis d’en refaire un autre. Ce serait synonyme de suicide.

Il est par conséquent vital de détecter dès les premières années de la réforme les mauvais choix et les bugs pour les éliminer. Même si cela doit nécessiter un changement radical de direction, l’essentiel est de ne plus courir le risque de sacrifier d’autres générations, ce qui serait, en fait, un risque global pour le pays.

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